La Coupe d’Afrique des nations 2015 (17 janvier-8 février) aura lieu en Guinée équatoriale, a annoncé la Confédération africaine de football ce 14 novembre 2014. La Guinée équatoriale, qui avait co-organisé la CAN 2012 avec le Gabon, remplace donc le Maroc, écarté pour avoir demandé le report de la compétition par peur du virus Ebola.
La Confédération africaine de football (CAF) a annoncé ce 14 novembre 2014 que la Guinée équatoriale remplace le Maroc en tant que pays hôte de la Coupe d’Afrique des nations 2015 (17 janvier-8 février). Une conférence de presse a lieu en début d’après-midi, quelques heures avant le début de l’avant-dernière journée des éliminatoires.
Issa Hayatou, le président de la CAF, s’est entretenu avec le chef de l’Etat, Teodoro Obiang Nguema, ce vendredi, au sujet de la phase finale du tournoi. « Suite à des échanges fraternels et fructueux, le chef de l’Etat équato-guinéen a donné son accord pour l’organisation de la compétition du 17 janvier au 8 février 2015 », souligne un communiqué de la CAF. « Les quatre sites retenus pour la phase finale sont Malabo, Bata, Mongomo et Ebebiyin », ajoute le document. Le tirage au sort du tournoi aura lieu le 3 décembre, sans doute à Sipopo, près de Malabo, comme pour la CAN 2012. La fin des éliminatoires est prévue le 19 novembre.
L’équipe de Guinée équatoriale est repêchée
La Guinée équatoriale présente plusieurs avantages. Elle a les moyens financiers d’organiser un tel événement, grâce à l’argent du pétrole. Elle dispose de l’expérience et de certaines infrastructures (hôtels, routes, stades, terminaux d’aéroports, etc.) héritées de la CAN 2012, qu’elle avait co-organisée avec succès avec le Gabon. Surtout, les Equato-Guinéens voulaient accueillir une CAN seuls. Ils s’orientaient ainsi vers une candidature pour la CAN 2017, remise en jeu après le forfait de la Libye. Enfin, leur équipe avait été disqualifiée des éliminatoires pour avoir aligné un joueur non éligible face à la Mauritanie. « L’équipe nationale de Guinée équatoriale est qualifiée pour le tournoi final en tant que représentante du pays hôte », souligne le communiqué de la CAF.
En 2012, la Guinée équatoriale s’était résignée à partager la CAN avec le Gabon, par manque d’infrastructures. Deux ans plus tard, le problème est toujours là. Le pays dispose de deux stades seulement aux normes internationales : celui de Bata (40 000 places environ), qui avait accueilli le match d’ouverture en 2012, et celui de Malabo (15 000 places environ). Ceux de Mongomo et Ebebiyin sont plus petits. Mais la CAF ne peut de toutes les façons pas exiger les standards habituels d’une Coupe d’Afrique des nations. Les délais sont intenables, la compétition devant commencer dans deux mois.
La fin d’un roman-feuilleton
La Guinée équatoriale faisait office d’ultime recours en Afrique, après les désistements de l’Afrique du Sud, de l’Angola, de l’Egypte, du Gabon, du Ghana et du Nigeria. Le Qatar s’était déclaré prêt à aider à l’organisation du tournoi.
Le choix de la Guinée équatoriale constitue l’épilogue d’un roman-feuilleton commencé le 10 octobre. Ce soir-là, à la stupeur générale, le Maroc annonce qu’il demande un report de la compétition par peur du virus Ebola qui sévit en Afrique de l’Ouest. Après d’intenses discussions, le 3 novembre, la CAF maintient le CAN 2015 aux dates prévues. Elle fixe un ultimatum au Maroc. Les autorités marocaines, critiquées pour leur manque de cohérence et de clarté dans ce dossier, persistent et signent quelques jours plus tard. Elles demandent que la phase finale ait lieu en 2016. Le 11 novembre, la CAF offre une fin de non-recevoir et dessaisit officiellement le Maroc de l’organisation de la CAN 2015.
L’instance tutélaire se lance alors dans la recherche d’un ou plusieurs remplaçants. Les rumeurs annoncent alors un tournoi un peu partout en Afrique et même au Qatar ou au Brésil. Fait rare, le sujet aura passionné largement en dehors de l’Afrique.