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Gabon: des responsables de la société civile interpellés à Libreville

Trois responsables d’ONG gabonaises, ainsi qu’un Gabonais associé à la plainte devant la justice française relative notamment au patrimoine en France du président gabonais Omar Bongo Ondimba, ont été interpellés mercredi à Libreville, a-t-on appris de sources concordantes.

Les personnes interpellées sont notamment Marc Ona Essangui, Georges Mpaga et Alain Moupopa, trois figures de la société civile au Gabon, d’après un proche de M. Ona Essangui et deux ONG françaises, Transparence International France (TI) et Sherpa, qui ont déposé le 2 décembre à Paris une plainte contre M. Bongo et les présidents congolais Denis Sassou Nguesso et équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema.

Gregory Ngoua Mintsa, partie civile aux côtés de ces ONG dans le cadre de cette plainte, figure aussi parmi les personnes interpellées, selon ces sources.

La plainte déposée en France porte sur « les conditions dans lesquelles un très important patrimoine immobilier et mobilier a été acquis en France » par ces trois présidents et des membres de leur entourage.

Joint par l’AFP, le ministre gabonais de l’Intérieur, André Mba Obame, a confirmé l’information.

« Ils sont interpellés dans le cadre d’une enquête du procureur », a déclaré M. Mba Obame, qui n’a pas souhaité en dire davantage, évoquant « le secret de l’enquête ».

Aucune indication n’avait pu être obtenue mercredi soir sur le sort des quatre hommes.

Marc Ona Essangui, considéré comme le porte-parole de la société civile dans le pays, est coordonnateur au Gabon de la coalition Publiez ce que vous payez (PCQVP) qui milite pour une gestion transparente des revenus pétroliers. Georges Mpaga dirige le Réseau des organisations libres de la société civile pour la bonne gouvernance au Gabon (ROLBG) et Alain Moupopa est président de l’ONG Afrique Horizon.

MM. Ona Essangui et Mpaga ont été interpellés par des policiers accompagnés du procureur de la République, qui ont perquisitionné le siège des ONG et emporté du matériel informatique sans fournir d’explication, a indiqué à l’AFP un de leurs proches, Markhy Edzang.

M. Edzang a cependant lié leur interpellation à « l’affaire des biens immobiliers du président Bongo » en France.

Dans un communiqué transmis à l’AFP, TI France et Sherpa ont affirmé que M. Ngoua Mintsa avait été « arrêté à son domicile tôt ce (mercredi) matin » à Libreville et que MM. Ona Essangui, Mpaga et Moupopa « auraient également été arrêtés. »

Les deux ONG demandent leur « libération immédiate » et « invitent les autorités françaises à intervenir auprès de leurs homologues gabonaises pour que la justice puisse suivre son cours en toute sérénité et dans le respect des droits de l’Homme. »

Le Congo a annoncé avoir porté plainte le 5 décembre à Paris contre les deux ONG, et une fondation ayant pour parrain le président Bongo a indiqué en avoir fait autant le 15 décembre à Libreville.

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