A l’occasion de la Journée internationale des droits de l’Homme, la Ligue estudiantine éponyme a fait une déclaration visant à interpeller le pouvoir et les populations.
A l’occasion de la célébration de la Journée internationale des droits de l’Homme, le 10 décembre chaque année, de nombreuses organisations spécialisées ont tenu à renouveler leur engagement pour le respect de la dignité humaine. Sautant sur l’occasion, la Ligue estudiantine des droits de l’Homme (LEDH), jeune organisation créée au sein de l’Université Omar Bongo (UOB) et reconnue pour ses nombreuses prises de positions, a dit son inquiétude devant «les agissements du pouvoir en place», qu’il accuse de nier l’ensemble des engagements pris dans le domaine et les différents textes ratifiés.
Pour Anatole N’Nang, si le Gabon, au regard de l’article premier de sa Constitution, reconnaît et garantit les droits imprescriptibles de l’Homme, de nombreux efforts restent à faire. «Malgré cette affirmation constitutionnelle, la Ligue estudiantine des droits de l’Homme observe des violations et l’instrumentalisation des droits de l’Homme par le politique», a déclaré le président du mouvement au cours d’une déclaration de presse le 10 décembre courant à Libreville. Dans la foulée, une distribution instantanée de prospectus a eu lieu. On a ainsi appris que plusieurs manifestations dédiées (conférence-débat, déclaration, atelier) seront organisées la semaine prochaine à l’UOB.
S’il s’est dit déterminé à mener le combat visant la libération sans condition de Firmin Ollo Obiang et Célestin Mintong Mintong, deux leaders étudiants écroués à la prison centrale de Libreville depuis cinq mois sans jugement, Anatole N’Nang a également dénoncé «les expropriations des familles gabonaises sans une juste et préalable indemnisation, la censure des médias qui fait entorse à l’exercice de la liberté de presse et de communication, l’absence d’expression pluraliste et l’égalité d’accès aux médias d’Etat et l’augmentation de la violence policière». Pour le leader étudiant, exclu à la suite de la dernière grève enregistrée au sein de l’UOB, qui avait causé de violents troubles et une démonstration de force de la part des agents des forces de l’ordre, «tant que la situation n’aura pas été examinée objectivement par les dirigeants, il sera difficile de parler de véritable respect des droits de l’Homme au Gabon». Pourtant, a-t-il tenu à souligner : «S’il est vrai que le pouvoir politique a une grande part de responsabilité dans ce contexte de dégradation (…) ; ces violations sont causées non seulement pas des personnes morales mais aussi par des individus.» Aussi, a-t-il lancé : «La LEDH rappelle à l’ensemble de la population gabonaise que le respect des droits de l’Homme est une affaire de tous.»