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Nouveaux dirigeants de Gabon Télévision : Les attentes

Imunga Ivanga, le nouveau directeur général de Gabon Télévision. © Cedric Eloy
Imunga Ivanga, le nouveau directeur général de Gabon Télévision. © Cedric Eloy
Nommés lors du Conseil des ministres du 23 décembre dernier, Léon Imunga Ivanga et Charles Obame Ondo bénéficient d’un a priori favorable auprès de l’opinion.

Parce qu’ils ne sont pas trop marqués politiquement, parce qu’ils ont conscience que leurs décisions seront scrutées, dès leur prise de fonctions, par une opinion de plus en plus exigeante sur l’ouverture du principal média audiovisuel du pays à tous les courants sociopolitiques du Gabon, et parce qu’ils ont un vécu professionnel appréciable – l’un à l’Institut gabonais de l’Image et du Son, l’autre à la direction des actualités télévisées de la RTG2-, Léon Ivanga et Charles Obame Ondo savent qu’ils n’ont pas droit à l’erreur et que le statu quo leur serait préjudiciable. Ces deux professionnels de la communication se doivent de donner très vite une meilleure image de ce média qu’une certaine opinion appelle «la Radiotélévision du Parti démocratique gabonais (RTPDG)».

Brillant et compétent, et bien que réputé proche de l’actuel ministre de la Communication, Charles Obame Ondo, 52 ans, fait partie des journalistes qui, dans cet univers de l’auto-censure et de la peur ambiantes, «osent». Il a souvent démontré une inclinaison à l’irrévérence – une qualité chez les hommes de presse – lors des émissions politiques auxquelles il est souvent associé, comme La Grande Interview sur Gabon Télévision. Juriste et journaliste formé à Dakar au Sénégal, puis à la rue Tolbiac à Paris, Charles Obame Ondo a acquis de l’expérience dans le milieu des médias et dans l’administration. Il a en effet été nommé directeur des actualités télévisées de la RTG2, avant d’être appelé dans un cabinet ministériel, pour la première fois, par Albert Ndjavé Ndjoye, alors ministre des Transports, puis par Denise Mekam’ne Edzidzi au ministère de la Lutte contre le Sida, avant de retrouver son poste de directeur des «actu» il y a quelques années. Il fait partie, avec les Franck Ndjimbi, Gislain Ruffin Etoughet, François Duc Moukwangui, Bertrand Ebiag’Angoué, Total Békalé, Godel Inanga et quelques autres, de la «crème» des journalistes gabonais des années 90. L’arrivée à la tête de la direction des actualités de Gabon Télévision de ce journaliste expérimenté est bien perçue par une bonne frange de l’opinion et par un grand nombre de ses confrères.

Pour sa part, Léon Ivanga, 45 ans, a fait des études de Lettres modernes à la Faculté des Lettres et Sciences humaines (FLSH) de l’université de Libreville avant d’aller suivre, en France, des études de cinéma. Il a produit divers films et documentaires dont Dolè est le plus emblématique, même si L’Ombre de Liberty n’a pas moins marqué les esprits. Ce scénariste, réalisateur et critique de cinéma passé par le cabinet du ministre de la Communication sous le magistère de Laure Olga Gondjout, a été nommé directeur général du Centre national du cinéma (CENACI), devenu, quelque temps après, l’Institut gabonais de l’Image et du son (IGIS). A ce poste, il a produit de nombreux films et emmené de jeunes réalisateurs et cinéastes gabonais à mettre sur le marché du cinéma le meilleur de leurs productions. Il a également encouragé quelques réalisateurs indépendants par l’octroi de (modestes) appuis financiers.

Les téléspectateurs attendent de la nouvelle équipe dirigeante des émissions plus attrayantes tels que les talk show, les émissions-débat, des journaux télévisés ouverts et plus de productions cinématographiques locales. Pour un journaliste de la RTG2, «le concept «Faire Savoir», cette émission produite par le secrétariat général du Gouvernement à travers sa direction de l’information gouvernementale pourrait changer et inclure, pour le dernier quart d’heure de l’émission, des contradicteurs. Il faudrait peut-être aussi que les journalistes nommés dans les cabinets ministériels comme conseillers com ou attachés de presse ne viennent plus présenter les éditions du journal ou commenter les reportages des membres du gouvernement auprès desquels ils sont affectés, car, pour le moment, tout ça fait trop propagande plutôt qu’information».

En espérant que les pouvoirs publics vont leur adjoindre bientôt des collaborateurs, Léon Ivanga et Charles Obame Ondo qui devraient être installés ce 6 janvier, ont du pain sur la planche, «à commencer par l’inculcation à leurs collaborateurs des notions d’éthique, de déontologie, d’objectivité et de professionnalisme», comme l’a laissé entendre un enseignant du département des sciences de l’information et de la communication de l’UOB.

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