« Le meeting du 20 décembre 2014 n’a jamais été interdit en droit, c’est un scandale » dixit Moukagni-Iwangou.
C’est à la faveur d’une déclaration de presse tenue le 3 janvier à Libreville que le Moukagni-Iwangou, président de la mouvance loyaliste de l’Union du peuple gabonais (UPG) et membre du Front de l’Opposition pour l’Alternance a donné sa part de vérité sur la controverse autour du meeting dit annulé du 20 décembre à Rio.
Face à la presse et en présence de plusieurs membres du Front de l’Opposition de l’Alternance, le président Moukagni-Iwangou a tenu à signifier la responsabilité de chacun sur les événements qui ont ponctué le rendez-vous finalement manqué de Libreville à Rio. Selon l’orateur, « par rapport à la loi qui constitue la base sur laquelle les autorités compétences doivent instrumenter, la preuve a été faite que le Ministère de l’intérieur s’est arrogé des droits qui ne sont pas les siens et mieux encore, les a violés. De notre point de vue, le meeting du 20 décembre n’a pas été interdit en droit, il a été réprimé en violation flagrante de la loi ».
Pour arriver à cette conclusion, le principal intervenant s’est appuyé sur la loi n°48/60 du 8 juin 1960 qui régit les réunions publiques en République gabonaise. Il a alors procédé à une « visite guidée » de ladite loi en commençant par l’article 2 qui dispose que les réunions publiques sont libres. C’est le principe. « En son article 5, la loi précise que les organisateurs sont toutefois tenus à une déclaration préalable, fournissant les indications utiles sur le jour, le lieu et l’heure de la réunion envisagée. En son article 6, la loi dispose que l’autorité compétente, et donc destinataire de la déclaration préalable est l’autorité locale, notamment la Mairie là où elle existe. En son article 9, la loi reconnaît à l’autorité locale, le droit d’interdire la réunion publique, si sa tenue présente une menace pour l’ordre public. Cette interdiction doit être écrite, motivée, notifiée aux organisateurs, et transmise à l’autorité hiérarchique déconcentrée, qui est le Préfet, donc le Gouverneur, à qui la loi reconnaît le pouvoir, ou d’entériner l’interdiction, ou de la rapporter. En son article 11, et pour veiller au respect de l’ordre public, l’autorité compétente peut déléguer sur les lieux un préposé de l’administration, avec droit d’arrêter la réunion ».
Face à toutes ces dispositions légales, Moukagni-Iwangou a dénoncé un abus de droit commis par Monsieur le ministre de l’Intérieur. Selon lui, « à l’autorité locale, instituée par le législateur pour garantir l’efficacité de la loi sur toute l’étendue du territoire, Monsieur le ministre de l’Intérieur a ramené autour de sa seule personne un centralisme réducteur, qui neutralise les pouvoirs du Gouverneur, et d’installer à l’envi cette discrimination qui, pour le même objet et pour le même jour, l’a conduit à autoriser le Parti démocratique Gabonais(PDG) à tenir une marche à Ntoum, après avoir écumé l’ensemble du territoire, et de refuser au Front, le droit de tenir son premier meeting à Rio ». En outre, il a signifié que les organisateurs n’avaient reçu aucune décision motivée, écrite, instituée aux fins d’interdire la rencontre, et en l’occurrence un Arrêté privant les organisateurs de toute possibilité de recours. « Devant l’abus de droit et l’illégalité désormais établis, l’imposture s’érige définitivement dans toute sa candeur en système de Gouvernement », conclut-il.
Par ailleurs, au cours de cette déclaration de presse, l’orateur a remis solennellement au président du Front Zacharie Myboto l’avant projet d’un Mémorandum relatif aux événement du 20 décembre 2014, qui en évalue les contours. Ce dernier fera l’objet d’un examen par les membres leaders du Front. Au cours de la phase des questions réponses, le président de l’UPG mouvance loyaliste a indiqué, sur l’instauration du dialogue avec le pouvoir qu’« il n’aura pas de dialogue avec le président s’il n’y a pas de lumière sur ses origines et sur la vérité du 20 décembre ».
Dorian Ondo