Le domicile à Libreville d’un des principaux opposants gabonais, Jean Ping, a été attaqué lundi par une bande de jeunes, a constaté un photographe de l’AFP.
« Vers 8h30, une bande de 200 jeunes, des loubards du régime, sont venus nous agresser à coups de cailloux, ils ont allumé un feu, cassé les vitres », a expliqué à l’AFP M. Ping, qui a accusé la gendarmerie de ne pas être intervenue.
« Nous avons alerté des militants qui ont livré bataille et nous avons pu prendre certains d’entre eux », –une quinzaine–, a poursuivi M. Ping.
Ces jeunes ont été déshabillés et mis en caleçons par les militants avant d’être remis à la police judiciaire qui s’est rendue sur place.
Ancien président de la commission de l’Union africaine (UA), Jean Ping était un proche de l’ancien président Omar Bongo, mais il est passé dans l’opposition depuis l’avènement de son fils Ali Bongo.
Selon M. Ping, les jeunes « ont été payés 5.000 francs CFA chacun » (7,5 euros) pour attaquer sa maison. « Cela en dit long sur le comportement d’un Etat-voyou », a-t-il conclu, expliquant avoir pu interroger les jeunes.
Il n’a pas été possible dans l’immédiat d’avoir une réaction officielle.
La situation politique est tendue au Gabon depuis plusieurs mois. Le 20 décembre, une manifestation interdite de l’opposition qui réclame le départ du président Ali Bongo avait donné lieu à de violents heurts entre opposants et forces de l’ordre.
Le bilan officiel de la manifestation fait état d’un mort, alors que l’opposition en compte six. Ces chiffres restent impossibles à vérifier de source indépendante.
Une centaine de personnes avaient été arrêtées ce jour-là. Les procès ont commencé la semaine dernière et se poursuivent cette semaine.