Si elles étaient restées silencieuses jusque-là, les églises dites charismatiques et du réveil ont récemment exprimé leur intention d’initier une manifestation visant à conjurer les risques inhérents au climat socio-politique tendu qui prévaut depuis quelques temps.
Pour tenter de ramener un peu de sérénité et apaiser le climat socio-politique plutôt tendu depuis plusieurs mois dans le pays, des responsables d’églises dites charismatiques et du réveil ont entrepris de rencontrer, le 13 janvier dernier, le Premier ministre. But ? Lui présenter un projet d’organisation d’une manifestation dite spirituelle, en réponse aux manifestations politiques initiées aussi bien par des partisans du pouvoir que par ceux de l’opposition. Une manifestation qui, estiment-ils, devrait permettre au Gabon de recouvrer son calme habituel. A cet effet, la délégation composée, entre autres, d’Alphonse Ndjimba, Christian Mavioga et Anna Claudine Ayo, s’est dit fortement préoccupée par la tension ambiante, annonçant que cette manifestation doit se tenir à partir du 1er février prochain.
Si les hommes d’église ont dit savoir compter sur le soutien de Daniel Ona Ondo, c’est qu’ils le savent croyant et pratiquant. Aussi, proposent-ils de consacrer au pays «trois journées de jeûne et de prière suivies d’une convocation solennelle de prière nationale en faveur de la paix et de la cohésion». Pour Anna Claudine Ayo, cette manifestation spirituelle, conçue pour mobiliser plus de 10 000 personnes, est loin d’être anodine. Elle aurait une justification biblique. «2015 est une année de jubilé. Une année où Dieu veut faire quelque chose de particulier avec son église», a-t-elle affirmé, avant de poursuivre : «Pour une fois au Gabon, nous voulons décréter un jeûne et des prières de repentance nationale (parce que) ces derniers temps nous voyons beaucoup de manifestations diaboliques, aussi bien chez les autorités que chez les Gabonais les plus bas, avec les viols, des attaques.»
Pour la prophétesse du «Ministère des prophètes des nations» selon qui la manifestation spirituelle à venir a été inspirée par le livre de Jonas sur le jeûne des animaux, les récents troubles enregistrés dans le pays «montrent que la nature animale charnelle a pris le dessus sur la nature de Dieu chez l’être humain». Aussi, estime-t-elle, qu’«en jeûnant, en priant, en se repentant nous allons demander le pardon de Dieu vis-à-vis du peuple gabonais». Gageons que ça marche.