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Affaire Jean Ping : l’opposant risque une peine de prison ferme

Jean Ping, au 2è plan, avec les jeunes vandales arrêtés par ses voisins. © Gabonreview
Jean Ping, au 2è plan, avec les jeunes vandales arrêtés par ses voisins. © Gabonreview
Jean Ping, le leader du Front uni de l’opposition pour l’alternance (Fuopa) dont la maison a été la cible d’actes de vandalisme perpétrés par une centaine de jeunes le 12 janvier dernier, pourrait risquer une peine maximum d’emprisonnement de dix ans pour avoir séquestré et ligoté certains de ces jeunes assaillants avec l’aide de son service de sécurité. Dans une déclaration rendue publique jeudi 15 janvier, le procureur de la République, Sidonie Flore Ouwe a annoncé l’ouverture de deux procédures, l’une impliquant les jeunes ‘’casseurs’’ pour dégradations de biens et l’autre mettant en cause Jean Ping pour séquestration, coup et blessures et tortures physiques.

Le 12 janvier dernier, un groupe composé d’une centaine de jeunes hommes manifestaient devant le domicile de Jean Ping. Selon certains de ces protestataires, leur démarche avait pour but d’exiger des réponses sur le sort des personnes incarcérées lors de la manifestation du 20 décembre 2014 et de réclamer la manne financière qui leur avait été promise pour avoir participé à ce rassemblement.

Cependant, l’ancien président de la commission de l’Union Africaine (UA) aurait refusé de répondre à ces sollicitations. Face à cette fin de non recevoir, la situation aurait dégénéré et mené à la destruction de la barrière de la résidence de l’opposant et à un caillassage de son domicile dans le but de le faire sortir. Au terme de ces incidents, de nombreux jeunes ont été séquestrés par les éléments du service de sécurité de Jean Ping, décidés à se faire justice.

Suite à ces heurts, le procureur de la République, Sidonie Flore Ouwé a tenu un point de presse jeudi 15 janvier au cours duquel elle a dénoncé les actions entreprise par les deux parties.

S’agissant du comportement des jeunes assaillants, et en se référant à l’article 33 du code pénal, le procureur n’a pas manqué de condamner leur démarche. « La réclamation d’une dette, disent les juristes, se fait par voie légale lorsque la volonté d’éteindre une obligation par les parties qui l’ont fait naître devient insurmontable. Rien ne justifie la barbarie affichée par ces jeunes compatriotes (…) qui ont utilisé sans aucune honte des méthodes d’une autre ère. La dégradation de biens est prévue et punie » a-t-elle martelé.

En ce qui concerne Jean Ping, le Procureur de la République a dénoncé la séquestration des jeunes. « Quant à ce haut cadre de notre respectable République qui a fait arrêter les jeunes en les conduisant dans sa concession, leur infligeant des traitements dégradants et humiliants, outre la torture physique dont ils ont été victime, il lui est rappelé que de tels comportements sont réprimés par les articles 230 et 250 du code pénal », a-t-elle renchéri.

Aussi dans la même logique, Sidonie Flore Ouwé, a tenu à rappeler au leader du Front ses responsabilités face à l’article 5 de la Constitution gabonaise et l’article 5 de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples.

Au-delà de l’annonce faite par le procureur de la République, il convient de se demander si dans ce cas précis ‘’ la fin ne justifie-t-elle pas les moyens’’ dans la mesure où la seule possibilité pour Jean Ping de pouvoir retenir ses agresseurs et les présenter aux forces de l’ordre était de les séquestrer et de les entraver car bon nombre d’entre eux avaient déjà pris la poudre d’escampette.

Cependant, avec l’ouverture de ces deux procédures sur décision du procureur de la République, les deux parties impliquées devront répondre de leurs actes devant la justice.

A suivre…

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