Lancée en grande pompe, le 19 janvier dernier, par le ministre de la Santé, la deuxième phase d’immatriculation des Gabonais économiquement faibles (Gef) par la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) peine à atteindre sa vitesse de croisière.
Nombre d’usagers se plaignent des manquements observés durant les opérations. Selon de nombreux témoignages, il faut être sur les lieux à partir de quatre heures du matin pour espérer se faire enrôler. «C’est incompréhensible qu’on en soit encore réduit à cela de nos jours. Etre ici de bonne heure avec tout ce que cela comporte comme risque. C’est aberrant, d’autant plus que la CNAMGS n’en est pas à son coup d’essai», a déploré un usager. Pire, les agents enrôleurs ont défini un quota journalier de personnes à immatriculer, soit 100. Or, plusieurs listes sont établies sur les sites, suscitant ainsi la colère des premiers arrivés. Face au refus des agents de la CNAMGS de respecter l’ordre d’arrivée, conformément aux listes établies, certains usagers finissent par déchirer des documents. Il arrive même que les opérations d’immatriculation ne débutent qu’à 11 heures. Finalement, nombre de personnes rebroussent chemin. «J’habite à plusieurs kilomètres d’ici et j’ai fourni un gros effort pour être ici à quatre heures du matin malgré mon handicap. Je ne repartirai pas avant de m’être fait immatriculé», a pesté un quidam rencontré sur un site du 3è arrondissement de Libreville.
Si l’opération d’immatriculation des Gef est une initiative louable, il serait peut-être tant que les responsables de la CNAMGS définissent un calendrier qui satisfasse tout le monde, sans heurts et mécontentements. Pourquoi ne pas, par exemple, avoir précédé cette opération d’un enrôlement simple des Gef, dont l’immatriculation respecterait l’ordre ainsi établi, avec un quota journalier ? Les usagers dénoncent également la faiblesse du nombre de sites d’immatriculation, obligeant ainsi certains à parcourir de longues distances.
