Le 18 septembre dernier, le sulfureux avocat, plusieurs fois ministre, ancien président du Conseil économique et social, était arrêté pour une affaire de fausse monnaie puis, placé sous mandat de dépôt, le 25 du même mois. Il a récemment bénéficié d’une mise en liberté provisoire et à l’issue de l’audience criminelle extraordinaire du 19 janvier 2015, ses co-accusés et lui ont été définitivement relaxés.
Louis Gaston Mayila, avocat du barreau du Gabon, et ses co-prévenus sont sortis libres du tribunal à l’issue de l’audience criminelle extraordinaire tenue au palais de justice de Libreville, le 19 janvier dernier. Victime d’un malaise lors de son arrestation, l’homme n’a jamais été écroué. Il a plutôt bénéficié d’un séjour dans une clinique avant d’être mis en liberté provisoire quelques jours plus tard. Ce qui avait fait dire à des observateurs que «l’homme de Yombi utilisait des subterfuges pour se soustraire de la justice». Son statut d’avocat aidant, son arrestation avait suscité de l’émoi dans les milieux judiciaires.
A l’issue de l’audience criminelle extraordinaire du 19 janvier dernier, Louis Gaston Mayila et Gérard Edzo-Edzo ont donc été libérés. Pour certains, leurs statuts d’avocat et de magistrat ont pesé en leur faveur. Il se dit à ce propos que le parquet n’a pas toujours respecté les procédures en la matière. «Pour poursuivre (un avocat) devant la justice, le premier juge d’instruction se devait de saisir, dans un premier temps le bâtonnier de l’ordre des avocats et par la suite, l’information judiciaire devait débuter, ce qui n’a pas été le cas », explique-t-on. Dans le même ordre d’idées, pour présenter un magistrat devant la justice, il aurait fallu, au préalable, que le président de la République émette son avis. Cette procédure n’a, elle aussi, pas été respectée. Ces fautes et erreurs dans la procédure ont permis la libération des prévenus. «Puisqu’il s’agissait d’une affaire frappée de flagrance, les exceptions fondées et les procédures engagées étaient inappropriées. Cependant, l’une des conséquences est la mise en liberté des accusés», a déclaré premier président de la cour d’appel, Guy-Serge Djipano.
Louis-Gaston Mayila avait été placé sous mandat de dépôt pour des faits relatifs à l’exposition de billets de banque contrefaits, non-dénonciation d’une infraction qualifiée comme un crime et d’une autre infraction qualifiée comme délit. «Tous ces faits sont prévus et punis par les articles 105 et 170 de notre Code pénal. Ça c’est ce qui concerne Me Mayila», avait indiqué le procureur de la République, Sidonie Flore Ouwé, qui rappelait également que la peine prévue pour cette infraction est la réclusion criminelle à perpétuité. Le magistrat Edzo-Edzo et d’autres prévenus étaient poursuivis pour «exposition de billets de banque contrefaits, non dénonciation d’un crime contre la paix publique, extorsion de fonds, crime contre la paix publique, immixtion dans une fonction publique, recel, détention illégale d’arme à feu».