Le Gabon maintient son rang dans le top 10 COFACE d’Afrique subsaharienne à un niveau B du « risque-pays ». Mesurant le niveau moyen de risque d’impayé à court terme, cette appréciation du leader de l’assurance-crédit réaffirme la crédibilité financière du pays à la veille du Forum franco-africain pour la croissance partagée qui doit réunir les grands acteurs nord-sud de l’économie.
La dernière cartographie trimestrielle de la Coface conserve au Gabon sa place de numéro 1 parmi les pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), voisinant en performance des pays comme le Kenya, le Bénin, le Sénégal ou encore le Cap-Vert, dans le sillage du quatuor de tête d’Afrique subsaharienne, la Namibie, Maurice, l’Afrique du Sud et le Botswana.
Sur la base de données macroéconomiques, financières et politiques, prenant en compte l’expérience de paiement enregistrée sur les entreprises et l’appréhension de l’environnement des affaires, l’assureur du commerce extérieur français confirme le niveau « B » de 2014, dans le peloton des dix économies les moins risquées d’Afrique. Une appréciation du risque – une évaluation de probabilité de défaut des entreprises – que partagent encore le Portugal, l’Italie ou la Turquie.
Dans son commentaire analytique, la Coface souligne le potentiel de résilience et de rebond d’une économie gabonaise sur la voie de la diversification et de l’intégration dans les chaines de valeur, ceci en période de baisse de prix sur le baril de pétrole.
Les perspectives de croissance restent toutefois robustes à moyen terme.
La croissance sera tirée par l’investissement public, dans le cadre du Plan Stratégique Gabon Emergent (PSGE), le secteur des ressources naturelles (agro-industrie, mines d’or et de manganèse, traitement du bois) et les services.
Le gouvernement a signé en août 2014 sept nouveaux permis d’exploration offshore. Les autorités, qui ont refondu le code des hydrocarbures, semblent décidées à renforcer leur contrôle sur le secteur et à récupérer une plus grande part des recettes pétrolières.
Les comptes extérieurs et les comptes publics devraient se détériorer en 2015, en raison, principalement, de la diminution des recettes pétrolières.
Le recul des exportations de brut, entraînera une contraction de l’excédent de la balance commerciale (la progression attendue des ventes de manganèse et de bois, 2ème et 3ème produits exportés, ne devrait pas compenser ce recul avant 2017).
Le Fonds monétaire international conseille aux autorités d’améliorer la maîtrise de la masse salariale, de réduire les subventions énergétiques et les exemptions fiscales et de mettre l’accent sur les infrastructures ayant un fort impact économique. Il les encourage, par ailleurs, à poursuivre les efforts entrepris en matière de diversification de l’économie et d’amélioration du climat des affaires et à s’attaquer à la situation financière des banques publiques fragiles.
En novembre 2014, une mission du FMI au Gabon félicitait les autorités « de s’être attaqué aux tensions budgétaires et de s’être penché sur la question des arriérés ». Lors du récent séminaire gouvernemental, le Chef de l’Etat a rappelé que le Gabon était le pays pétrolier dont l’économie s’était le plus diversifié depuis 2009. Afin de passer de la culture de la rente à celle de la production, il faut « briser les chaînes de l’habitude (…), et trouver, demain, des relais de croissance dans le cadre d’un Pacte national d’ajustement pour la compétitivité ». Autant d’atouts et d’ambitions que le Gabon saura présenter, début février, lors du Forum franco-africain pour la croissance partagée organisé un an après le Sommet de l’Elysée pour la paix et la sécurité.
DCP