Le Conseil des ministres du 29 janvier dernier a entériné de nombreuses mesures parmi lesquelles la fusion de l’Agence nationale des grands travaux (ANGT) et du Fonds routier (FR) pour donner naissance à l’Agence nationale des grands travaux d’infrastructures (ANGTI).
Au cours de la séance du Conseil des ministres du 29 janvier dernier, le président de la République a fait une communication relative aux infrastructures et aux réformes induites. Comme lors du séminaire gouvernemental tenu à la Pointe Denis du 23 au 25 janvier 2015 sur le thème «Maintenir la croissance économique et sociale pour garantir la stabilité macro-économique et la viabilité des finances publiques», Ali Bongo entendait «repréciser la matrice d’action du gouvernement dans un contexte économique international fortement marqué par la baisse du prix du baril du pétrole».
Concrètement, il a annoncé la fusion de deux entités impliquées dans l’amélioration et l’adaptation des infrastructures : l’Agence nationale des grands travaux (ANGT) et le Fonds routier. Ces structures donnent ainsi naissance à l’Agence nationale des grands travaux d’infrastructures (ANGTI), qui «aura pour mission d’exécuter la politique publique en matière de grands travaux d’infrastructures et de mettre en œuvre le schéma directeur national d’infrastructures en vue d’en maîtriser les coûts, de garantir la qualité des ouvrages et de respecter les délais d’exécution dans un but d’intérêt général».
Structure emblématique du septennat en cours, créée par la loi 016/2010 du 27 juillet 2010 portant ratification de l’ordonnance 004/PR/2010 du 25 février 2010, l’ANGT était sous la tutelle de la présidence de la République et rattachée au ministère de l’Equipement. En tant qu’établissement public, elle avait la charge de planifier et identifier les grands projets d’infrastructures considérés comme prioritaires par le gouvernement. Son objectif était donc de promouvoir, de manière durable, le développement social, économique et environnemental, de coordonner et synchroniser les projets en étroite collaboration avec les ministères, de développer les procédures afin d’atteindre les niveaux de sécurité, de qualité et de durabilité conformes aux normes internationales ainsi que de contrôler et exécuter les projets en assurant la maitrise d’ouvrage délégué.
Contestée dès sa création, l’ANGT a, de l’avis du citoyen lambda, trop de pouvoirs, davantage que des ministères. De nombreux acteurs politiques et de la société civile ont vu en elle une méga-structure concentrant tous les pouvoirs : financier, décisionnel etc. Ce qui a amené à demander la révision de ses contenus et de ses prorogatives afin de permettre aux ministères et structures dédiées de continuer à jouer leurs partitions respectives.
Pour ce qui est du Fonds routier, si la question de la route reste une préoccupation majeure, son financement demeure un casse-tête. Le Fonds routier avait donc pour mission de répondre valablement aux attentes de plus en plus pressantes des usagers de la route. En d’autres termes, il devait faciliter le paiement des travaux d’entretien, assurer la sécurisation, la pérennisation et la mobilisation des ressources affectées à l’entretien routier. De même, il devait contribuer à l’avancement des travaux d’entretien du réseau routier national. Malheureusement, on a l’impression que cette entité n’a pas mené ses activités convenablement, comme en témoigne l’état de dégradation avancée des routes de l’intérieur du pays.
Au final, la mise en place de cette nouvelle entité permettra au gouvernement de disposer d’une seule structure spécialisée dans la réalisation des études, la construction, la réhabilitation, le contrôle, l’entretien et le suivi des projets d’infrastructures. Pour répondre aux différents besoins de son domaine d’activité, elle sera composée de cinq pôles, respectivement chargés des études, des travaux (construction ou réhabilitation), du contrôle, du suivi/évaluation et de l’entretien des infrastructures. L’ANGTI sera également rattachée à la Présidence de la République et placée sous le contrôle du Bureau de coordination du Plan stratégique Gabon émergent (BCPSGE). Sera-t-elle pour autant efficiente (lire par ailleurs Roxane Bouenguidi) ? Wait and see…