Réagissant sur le climat social tendu depuis plusieurs mois au Gabon, le secrétaire général de l’Union du peuple gabonais (UPG) propose des mesures «pour sortir de l’impasse».
Pour Bruno Ben Moubamba, le climat social dans lequel évolue le Gabon ces derniers mois n’augure rien de bon. Au regard de la détermination et du positionnement des uns et des autres, il estime que le pays tend à sombrer un peu plus dans l’incertitude, tout en jetant le doute dans l’esprit des partenaires internationaux du pays. Au cours d’une déclaration de presse faite à Awendjé à Libreville, le 24 février courant, il a affirmé qu’il faut mettre un terme à cette situation. D’autant, a-t-il regretté, que «des secteurs entiers du pays sont paralysés par des grèves préoccupantes» sans qu’aucune mesure concrète n’ait véritablement été envisagée. Aussi, propose-t-il au président de la République quelques pistes de sortie.
Assimilant le blocage du secteur de l’éducation à l’une des situations les plus préoccupantes du moment, qui pourrait conduire à une année blanche si rien n’est fait à temps, le secrétaire général de la branche dite légaliste de l’Union du peuple gabonais (UPG), propose «trois dynamiques pour sortir de l’impasse». La première, dit-il, «le président de la République devrait parler solennellement au peuple gabonais et lui dire : «Je vous ai compris, j’ai compris vos problèmes sociaux, et je veux que l’Etat les résolve et tout sera mis en œuvre en ce sens.»». Pour Bruno Ben Moubamba qui a dit réagir «comme l’aurait fait le fondateur de l’UPG, Pierre Mamboundou», le silence d’Ali Bongo n’a que trop duré et contribue au pourrissement de la situation, alors que le gouvernement brille par le non-respect de ses propres engagements.
Aussi, lance-t-il, «le président de la République devrait dissoudre le gouvernement actuel au nom de la paix civile et de la cohésion nationale». Le gouvernement de Daniel Ona Ondo remercié, le prochain devrait être «un gouvernement d’urgence sociale et économique au service exclusif du bien public, jusqu’aux élections de 2016» qui, dit-il, «devra régler les problèmes sociaux des populations en priorité et rassurer nos partenaires internationaux». L’ultime proposition faite par Bruno Ben Moubamba est destinée aux différentes organisations syndicales, ces partenaires sociaux qui, estime-t-il, «doivent faire preuve de responsabilité en la circonstance», pour éviter «le blocage du pays». Si ses trois propositions sont courageuses voire audacieuses, rien ou presque ne permet de dire qu’il sera écouté.