Billie By Nzé a affirmé, ce 10 mars, que deux des trois revendications présentées par les syndicalistes ont été résolus. Il a également brandi des dispositions de loi portant notamment sur la coupure de la rémunération pour les jours de grève, l’exclusion des prestations familiales et de l’aide au logement, comme pour dissuader les uns et les autres de poursuivre la grève.
«Le président de la République demande au gouvernement de veiller à ce que les cours reprennent dès demain mercredi 11 mars 2015, sur l’ensemble du territoire», a souligné le porte-parole de la présidence de la République qui a fait, le 10 mars dernier, le point hebdomadaire de l’agenda du président de la République. Dressant le bilan de la rencontre avec les syndicalistes, Alain-Claude Billie By Nzé a rapporté qu’afin de satisfaire les principales revendications des syndicats, la poursuite du paiement de la Prime d’incitation à la performance (PIP) a été actée. En attendant l’adoption d’un nouveau système de rémunération, cette mesure, qui devrait être effective dès le 10 mars dernier, vient en sus de l’intégration des enseignants du pré-primaire dont les dossiers sont conformes et du renforcement des capacités de certains d’entre eux. «Plus rien ne devrait donc s’opposer à la reprise du travail, et principalement dans le secteur de l’Education nationale», a-t-il estimé.
A cet effet, le gouvernement a été invité à prendre des dispositions utiles pour garantir la sécurité des travailleurs. «Le Président de la République demande au gouvernement de faire appliquer les dispositions de la loi 18/92, pour ce qui est du respect du principe de la liberté du travail, notamment pour les non-grévistes : la coupure de la rémunération pour les jours de grève, à l’exclusion des prestations familiales et de l’aide au logement. De même, les dispositions de la loi n°1/2005, s’agissant des incompatibilités entre certains emplois de la Fonction publique, et la participation à l’action syndicale comme membre du bureau directeur ou exécutif d’un syndicat, doivent également faire l’objet d’une stricte application», a-t-il affirmé.
Comme on pouvait s’y attendre, le porte-parole de la présidence de la République s’est exprimé sur les tout récents articles de presse portant sur la succession d’Omar Bongo, affirmant que ces écrits, aussi bien de la presse internationale que nationale, versent dans l’amalgame et surtout que cette affaire relève de la sphère privée. «Cet amalgame est d’autant plus volontaire, que certaines personnes concernées par la succession, ont un lien direct avec des opposants notoirement connus», s’est risqué Alain-Claude Billie By Nzé, s’aventurant lui-même dans ladite «sphère privée» tout en procédant également à un savant «amalgame». Et, transformant la succession Omar Bongo Ondimba en une affaire publique et républicaine à dimension nationale, il a lancé : «Le Président de la République appelle les Gabonaises et les Gabonais à la vigilance et à la sérénité».
Evoquant la visite des chantiers de Bikélé, le 5 mars dernier, il a déclaré : «Le président de la République a voulu, cette fois encore, donner du rythme aux travaux en cours et marqué sa ferme volonté de voir ces chantiers arriver rapidement à leur terme». Selon lui, «sur ce site de Bikélé, la Société nationale des logements sociaux (SNLS) s’attèle à achever 2000 logements et à viabiliser 600 parcelles destinés à accueillir, entre autres, les populations des bassins de Gué-Gué qui se situe dans le 1er arrondissement de Libreville». «Au terme de cette visite guidée, le président de la République a exprimé sa satisfaction par rapport à la qualité des travaux réalisés par un personnel composé à 80% des nationaux», a dit le porte-parole de la présidence de la République, indiquant que des difficultés, liées notamment aux voies d’accès et à l’alimentation en eau et en électricité, subsistent. En demandant au gouvernement d’accélérer le rythme d’exécution de ce chantier en vue de sa livraison avant la fin du mois d’août 2015, le président de la République a également demandé que les coûts de ces maisons et leurs modalités d’acquisition soient les plus souples possibles afin de permettre au plus grand nombre et particulièrement à ceux à faibles revenus d’y accéder.
La rencontre entre Ali Bongo Ondimba et Lucas Abagha Nchama, le 9 mars 2015, a permis l’examen des incidences, sur les économies de la sous-région, de la chute du cours du baril de pétrole. A ce propos, a rapporté le porte-parole de la présidence de la République, le gouverneur de la BEAC a souligné que le Programme économique régional devrait se poursuivre pour favoriser le financement des projets d’infrastructures. «Le taux moyen de croissance est estimé à 5% pour l’exercice 2014», a-t-il dit. «Cette tendance devrait être maintenue dans les mêmes proportions pour l’année 2015 grâce aux politiques de diversification des ressources», a poursuivi Alain-Claude Billié-by-Nzé, ajoutant : «Le gouverneur de la BEAC a relevé que le Gabon aurait pu vivre durablement cette crise s’il n’avait pas engagé des réformes structurelles et procédé à la diversification de son économie».
Ali Bongo a également reçu en audience, le 10 mars 2015, Lucie Milebou Aubusson et Séraphin Ndaot Rembogo, qui viennent d’être respectivement portés à la tête du Sénat et du Conseil national de la démocratie (CND) «Cette rencontre intervient dans le cadre des relations traditionnelles que le président de la République, Chef de l’Etat, première institution de notre pays, entretient avec les institutions et organismes de l’Etat», a précisé Billie By Nzé.