Le président du Parti démocratique gabonais s’est montré peu disponible pour la célébration des 47 ans du parti, comme lors d’autres activités antérieures. Absent au cocktail dînatoire organisé le 12 mars à l’hôtel Okoumé Palace Park Inn, absent aux conférences-débats organisées à l’Immeuble Arambo le 13 mars, absent lors de la finale de la Coupe de football qui porte son nom le 15 mars au Stade de Nzeng-Ayong, le «distingué camarade» donne l’impression d’une certaine lassitude, si ce n’est de l’indifférence. Ali Bongo n’est venu qu’au chapiteau du Jardin Botanique pour suivre la prestation des groupes socio-culturels et les allocutions des responsables de cette formation politique.
Il n’y a pas que les leaders des grands partis de la majorité (Jean-Boniface Assélé du CLR, Paul Mba Abessole du RPG et Florentin Moussavou de l’ADERE, notamment) qui ont boudé les festivités marquant le 47e anniversaire du PDG. Le «Distingué camarade» du parti au pouvoir n’a lui-même été aperçu ni au cocktail dînatoire qui marquait, le 12 mars au soir, le lancement des festivités du PDG étalées sur quatre jours (il y était pourtant attendu), ni aux conférences-débats organisées le lendemain par le Centre d’études politiques du parti sur la vie politique des 25 dernières années au Gabon, encore moins à la finale de la Coupe de football du Distingué Camarade au stade de Nzeng-Ayong où sa présence avait été annoncée pour la remise du trophée au vainqueur de l’épreuve. C’est finalement le secrétaire général de ce parti, Faustin Boukoubi, qui s’en est chargé.
C’est seulement le 14 mars que les cadres et militants ont pu voir le président du parti assister avec eux au programme prévu pour cette journée. Allocutions des Délégués nationaux UFPDG et UJPDG, discours du secrétaire général, suivis de l’animation politique. Une présence de quatre heures de leur chef qui a ravi les militants. Mais certains cadres se sont toutefois étonnés de l’absence du «Distingué Camarade» aux autres manifestations liées à ces festivités. Ceux-ci croient savoir qu’Ali Bongo n’est pas satisfait du fonctionnement du secrétariat exécutif actuel, et que cela peut expliquer ses absences aux cérémonies du parti.
D’autres dénoncent son silence sur la volonté de l’UJPDG d’organiser, à Port-Gentil, les Universités d’été. Prévues en juillet 2014, puis reportées à plusieurs reprises, les universités d’été des jeunes du parti devaient se dérouler avec l’accord et sous le patronage d’Ali Bongo, qui est, depuis le congrès d’avril 2013, le président d’honneur de l’UJPDG. L’actuel Délégué national de l’UJPDG, Vivien Amos Péa Makaga, n’a pu obtenir d’audience auprès du distingué camarade depuis les universités d’été de Koulamoutou en 2013 ! Près de dix-huit mois déjà que les deux hommes ne s’étaient pas rencontrés avant l’entrevue furtive du 14 mars au Jardin botanique. Autre questionnement : des cadres du PDG se demandent pourquoi le Distingué camarade a préféré dégager des moyens pour Eloi Nzondo, qui, bien que conseiller politique à la présidence de la République, est d’abord un élu local CLR. Eloi Nzondo, on se le rappelle, avait fait le tour des quartiers sous-intégrés du 3ème arrondissement notamment à la fin de l’année dernière. Et même si, par la suite, quelques moyens avaient été fournis à des élus PDG, l’on se demande, à Louis, pourquoi il a fallu quelques réactions fortes pour les obtenir.
Un membre du secrétariat exécutif, qui a requis l’anonymat, estime que «si le chef ne veut plus de nous, qu’il convoque un congrès extraordinaire et nous vire, au lieu de nous laisser sans moyens d’action».