Fille et sœur de deux présidents du pays, elle est l’une des femmes les plus puissantes d’Afrique…
C’est l’histoire d’une addition de 86 millions de dollars (80 millions d’euros) adressée à la présidence du Gabon pour la période 2008-2010. La note, salée, est facturée par une société suisse de transports en avions d’affaires pour des périples effectués par Pascaline Bongo et des proches. Cette femme est la fille d’Omar Bongo, ancien président du Gabon aujourd’hui décédé, et sœur d’Ali Bongo, président de ce pays d’Afrique centrale depuis 2009.
Selon des documents consultés par Le Monde Afrique (édition abonnés), les voyages de Pascaline Bongo, qui a été conseillère et directrice du cabinet de son père, sont divers et variés. Un long périple en 2008, passant par Los Angeles, Orlando, Nice, Libreville, Paris puis Los Angeles est notamment facturé 632.930 dollars (environ 584.300 euros).
Précédents impayés
Parmi les invités de ce périple figure Jermaine Jackson, frère aîné du chanteur pop Michael Jackson. Une autre escapade, en décembre 2008, rejoint Libreville, Washington, Accomack (Virginie), Orlando, Miami, Francfort et Paris puis Libreville, pour un total de 518.750 dollars (478.900 euros).
Mais la présidence gabonaise est mauvaise payeuse. Forte d’une reconnaissance de dette, Travcon AG a mandaté avocat et huissiers à Paris pour faire honorer sa créance auprès du Gabon. Et le 25 février 2015, la société suisse a obtenu de la justice française la saisie conservatoire d’un avion gabonais à l’aéroport d’Orly. Le Gabon a fait appel de l’ordonnance de saisie devant le tribunal d’instance d’Ivry (Val-de-Marne), qui rendra un délibéré début avril.
Ces frais aériens s’ajoutent aux impayés de Pascaline Bongo, qui ont notamment mis sur la paille une PME de transport française. Celle-ci avait convoyé, de Paris à Libreville, pour 453.300 euros de produits en tous genres, dont un sapin pour 360 euros, ou une machine à glaçons pour 2.500 euros.