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Marche de l’UJPDG pour la paix : Une piqûre de rappel

marche_pdgSi Jean-Boniface Assélé a invité l’entourage immédiat d’Ali Bongo à délaisser la politique pour faire dans le «concret», le PDG n’a pas raté l’occasion de démontrer qu’il est loin de renoncer aux vieilles recettes tant décriées.

Le PDG a organisé un rassemblement en faveur de la promotion de la «paix», le 11 avril dernier, à la place de la Tolérance dans le deuxième arrondissement de Libreville. Occasion pour son traditionnel allié qu’est le président du Centre des libéraux réformateurs (CLR) de revenir sur les difficultés des populations pour se nourrir, se former, se soigner. Bref, Jean-Boniface Assélé a mis en cause, de manière involontaire, la gouvernance actuelle et ses supposés résultats. «Dites à vos proches que l’heure de la politique est passée. Les populations ont besoin de concret», a-t-il lancé à l’endroit d’Ali Bongo, affirmant implicitement que rien de tangible n’est perceptible et surtout que l’exécutif se complait dans des manœuvres politiciennes.

Des propos qui ont fait écho au sentiment de plusieurs marcheurs, qui n’ont pas semblé se retrouver vraiment dans cette marche. Bien qu’ayant accepté de jouer le jeu, certains d’entre eux ne se sont pas gênés pour réclamer ouvertement la contrepartie financière de leur présence. «On vous a accompagnés, terminez déjà avec nous ! On veut rentrer !», ont lancé des jeunes participants. «Toute cette organisation est mise en place juste pour nous détourner des vrais problèmes. On parle de revendications sociales et pas de guerre. On parle du nouveau système de rémunération et non de la paix. Cette paix qu’ils nous clament est bel et bien là, sauf si on veut nous lancer un message contraire», a poursuivi un autre.

S’étant achevée par un concert gratuit, cette mobilisation, la première du genre pour le PDG à la mythique place de Rio, présentée comme un bastion de l’opposition, a permis aux leaders de la majorité de démontrer qu’ils sont loin d’abandonner les vieilles recettes qui leur sont reprochées. On a ainsi eu droit à la distribution de tee-shirts, casquettes, bouteilles d’eau et de sommes d’argent allant de 2500 à 10 000 francs par tête de pipe. Surtout, on a noté le transport de participants, notamment de lycéens venus en uniformes comme s’ils avaient été sortis des salles de classe. Alors que la reprise des cours est loin d’être effective et que le secteur de l’éducation traverse une des pires crises qu’il n’ait jamais connues, cette présence massive de collégiens et lycéens était du plus mauvais effet, laissant l’impression d’un embrigadement et d’une instrumentalisation de la jeunesse à des fins politiciennes.

Comme un avant-goût de campagne présidentielle, près de 8 000 personnes (30 000 selon Vivien Amos Péa, patron de l’Union des jeunes du Parti démocratique gabonais (UJPDG), ont marché pacifiquement de l’école publique Martine Oulabou au carrefour Rio pour la réclamer la paix dans le pays. Tous les ténors du régime en place ont ainsi tenu à témoigner leur «soutien indéfectible» à l’action d’Ali Bongo. À tour de rôle, Daniel Ona Ondo, Jean Boniface Assélé, Vivien Amos Péa Mackaga, Christelle Limbourg Iwenga, Guy Christian Mavioga et même Paul Biyoghe Mba se sont succédé au pupitre pour psalmodier des odes à la paix et à la gloire d’Ali Bongo. On a effectivement vu un président de Conseil économique et social se mêler ouvertement de politique politicienne et s’affirmer comme partisan alors qu’il est supposé représenter des intérêts purement sociaux.

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