Le Front de l’opposition pour l’alternance a animé une conférence de presse, le 16 avril 2015, à la Chambre de commerce du Gabon. Objectif : exprimer son indignation devant les accusations portées par le ministre de l’Intérieur à l’endroit de ses leaders, par rapport à l’incendie de la chancellerie du Bénin, et rendre public son intention d’offrir des obsèques nationales au secrétaire exécutif de l’Union nationale (UN), décédé le 12 avril dernier à Yaoundé au Cameroun.

En raison de son combat pour l’instauration de l’alternance et la démocratie, des prises de conscience qu’il a suscitées, ses pairs de l’opposition estiment qu’André Mba Obame mérite largement des obsèques nationales. Et comme ni le siège de l’UN, encore moins sa résidence ne peuvent accueillir la population gabonaise, les leaders du Front envisagent d’occuper un espace public pour recevoir la dépouille de celui que l’on surnomme encore «l’enfant terrible de l’Union nationale». Pour le Front, il s’agit de lui rendre un hommage digne d’un homme de sa trempe. «Le Front annonce, d’ores et déjà, que le président André Mba Obame aura droit à des obsèques à la dimension de sa personnalité. À ce propos, il appelle solennellement ce jour, à ce que les obsèques à la nation aient lieu sur la grande place de Rio, le tout, pour permettre à la nation toute entière de lui rendre un dernier hommage mérité», a lancé le président en exercice du Front.

Un souhait qui pourrait se heurter au refus du pouvoir en place qui, sans l’avouer, éprouvera tout le mal possible pour contrôler les va et vient de la population. Mais également à gérer les réactions les plus diverses et les plus variées qui pourront être exprimées au moment de l’exposition du corps. Conscient et très avisé de cette éventualité, le Front, par la voix de Jean de Dieu Moukagni-Iwangou, assure prendre toutes les dispositions pour que cela se fasse. «Naturellement, nous assumons tous de voir cette place pour la dernière fois ce jour-là, avant de tomber comme Mboulou Beka, sous les balles du régime qui nous en interdira l’accès, puisque tel est désormais son programme de gouvernement», a-t-il déclaré, avant d’indiquer : «Le régime portera seul la responsabilité de l’escalade de la violence». Avis…