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Le rapport accablant de Mediapart sur Delta Synergie

Fraternelles salutations entre Ali et Pascaline Mferri Bongo, le 2 décembre 2014 à Franceville. © DCP-Gabon
Fraternelles salutations entre Ali et Pascaline Mferri Bongo, le 2 décembre 2014 à Franceville. © DCP-Gabon
Evoquant un rapport d’audit «strictement confidentiel», le journal en ligne français dépeint «un mélange des genres d’une rare ampleur entre affaires publiques et intérêts privés». L’essentiel d’un document au contenu compromettant dans lequel Jean Ping est également cité.

Puissante holding appartenant à la famille Bongo Ondimba, Delta Synergie a fait l’objet d’un rapport «strictement confidentiel» de 256 pages, rédigé par deux avocats parisiens, Alain Fénéon et François Nouvion, et rendu public le 27 avril par Mediapart.

Le président de la République est l’un des deux principaux actionnaires de Delta Synergie, avec 19,25 % du capital, contre 10% avant son accession à la magistrature suprême. Il y a donc «un mélange des genres d’une rare ampleur entre affaires publiques et intérêts privés, un terrain propice à tous les trafics d’influence et délits d’initié possibles et imaginables», note Mediapart.

Depuis les révélations de Mediapart sur Delta Synergie, la présidence du Gabon s’est refusée à tout commentaire. Mais, Yves Fernand Manfoumbi, un «proche d’Ali Bongo», ex-Directeur général du Budget et actuel patron d’une structure basée à la présidence de la République dénommée le Bureau de coordination du Plan stratégique Gabon émergent (BCPSGE), a confié sur RFI : «Nous sommes dans un pays libéral et le droit des affaires ne s’oppose pas à ce qu’une famille possède des participations dans une entreprise», avant d’ajouter : «Delta Synergie n’est pas née avec Ali Bongo Ondimba. Il n’en est pas le seul actionnaire et décisionnaire. Il s’inscrit dans une dynamique de rupture et je ne le vois pas approuver que Delta Synergie puisse s’approprier une partie de l’activité économique.» Mais, le journal en ligne d’investigation se plait à rappeler que, selon l’article 14 de la Constitution du Gabon, «les fonctions du président de la République sont incompatibles avec l’exercice de toute […] activité à caractère lucratif»,

Intitulé «Audit des participations de Delta Synergie», ce rapport présente les secteurs d’activité et sociétés dans lesquels la holding détient des participations. On le savait déjà, mais il apparait plus clair que la holding constitue un véritable magot avec des parts dans tous les secteurs, ou presque, de l’économie : assurances, banques, agroalimentaire, sécurité, transport, médicament, BTP, agriculture, matières premières, immobilier, aviation d’affaires, textile, média, vente de gaz et de pétrole, bois… «En terme de taille, l’objectif est de porter le total du bilan au-delà de la barre des 2 000 milliards de francs», annonce le rapport, qui se félicite des «dividendes élevés» et des «perspectives d’évolution de la valeur de l’action».

Mais le rapport éclabousse également l’opposition, notamment Jean Ping. «Pages 10 et 11 du rapport d’audit, on découvre ainsi que les deux enfants de celui qui se présente aujourd’hui comme le principal opposant politique d’Ali Bongo dans la perspective de l’élection présidentielle de 2016, Jean Ping, ont bénéficié en 2008 de 24 000 actions de la même BGFI cédées par… Delta Synergie. Il faut dire que la mère des enfants de Jean Ping n’est autre que Pascaline Bongo», rappelle Mediapart.

Visiblement, cet audit n’a pas fini de faire parler.

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