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Burundi: le mécontentement ne faiblit pas

burundi_manifAu Burundi, troisième jour d’accrochages et d’opposition à la nouvelle candidature du président sortant, Pierre Nkurunziza, qui brigue un troisième mandat. La Radio publique africaine, la RAP, la principale radio privée du pays, a été fermée. Le mécontentement ne faiblit pas dans quatre quartiers de Bujumbura, la capitale, alors que le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, vient d’envoyer un émissaire sur place.

C’est notamment le cas à Musaga, l’un des quartiers sud de Bujumbura. Ce mardi 28 avril au matin, la fermeture de la RPA était devenue l’un des problèmes évoqués par les manifestants : « Rendez-nous la RPA ». Alors qu’ils érigeaient une barricade avec toujours ces pneus en flammes et ces pierres, les manifestants ont scandé « RPA, RPA, Radio publique africaine », mais aussi « Libérez notre cher Mbonimpa » – Pierre-Claver Mbonimpa, figure des droits de l’homme au Burundi arrêté lundi et libéré ce mardi.

Pour ces jeunes, le gouvernement s’en est pris à deux des symboles de la liberté dans le pays. La très populaire radio comme le vieux militant de la société civile sont accusés par les autorités d’avoir incité au soulèvement. Ces manifestants avaient aussi des pancartes : « Non au troisième mandat ».

A quelque 100 mètres de là étaient postés des dizaines de policiers. Les jeunes se sont assis au milieu de la route et quand les camions antiémeutes à jets d’eau sont arrivés sur les lieux, signe d’un assaut imminent, ils se sont levés le bras en l’air et ont entonné l’hymne national du Burundi. Quelques minutes plus tard, les policiers ont chargé, poursuivant les manifestants dans le quartier.

Mêmes scènes ailleurs dans la ville et notamment près de l’université du Burundi. Les barricades avec des pneus qui brûlent et des dizaines de jeunes et de policiers qui se sont faits face jusqu’à l’arrivée des camions, ce qui a donné lieu ensuite à des courses-poursuites.

Autre scène de la journée, plutôt inédite celle-ci : au marché Jabé, l’un des marchés de la ville, il y a eu un mouvement de panique. Les commerçants ont commencé à vider leurs étals. Ils étaient persuadés que les manifestants allaient venir brûler le marché, signe que le Burundi est plus que jamais le pays de toutes les rumeurs. Pendant ce temps, le président Pierre Nkurunziza inaugurait les nouveaux bâtiments du ministère des Finances comme pour montrer que la vie continue.

■ L’armée déployée notamment à Bujumbura

Au troisième jour des manifestations, le chef d’état-major général de la l’armée et le directeur général de la police ont rencontré la presse. Une façon d’afficher l’unité des deux corps et de justifier l’intervention de l’armée, jugée neutre et très applaudie par la population, aux côtés de la police dans certains quartiers.

Dans le but de protéger les populations et de mettre fin aux violences observées pendant ces manifestations, la Force de défense nationale a été réquisitionnée.
Général Prime Niyongabo
chef d’état-major de l’armée burundaise

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