La saga des funérailles d’André Mba Obame décédé à Yaoundé au Cameroun le 12 avril dernier n’est, de toute évidence, pas près de livrer son dénouement. Alors que pour le deuxième jour consécutif, le cortège mortuaire, chargé de faire voyager la dépouille à destination de la ville d’Oyem, s’est à nouveau rendu à l’aéroport de Libreville, le corps de l’illustre disparu a été pris en otage par les populations visiblement manipulées par certains membres de l’Union nationale.
La famille d’André Mba Obame et les membres du Front uni, dépassés par les évènements. C’est ce qui ressort au vu de la tournure prise par les évènements, depuis mercredi 29 avril.
En effet, après une veillée populaire au stade de Nzeng-Ayong de Libreville, le corps d’AMO qui devait rallier Oyem dès le lendemain, reste à ce jour, bloqué à Libreville.
Depuis mercredi, on assiste à un hallucinant ballet d’allers et retours Aéroport-Siège de l’UN, subi par le cercueil dans des conditions de chaleur insoutenable.
Les raisons de ce remue-ménage ? Une rumeur selon laquelle le chef de l’Etat souhaiterait accomplir un rituel maçonnique sur la dépouille d’André Mba Obame avant le départ de celle-ci pour la ville d’Oyem.
S’en est suivie une série de négociations encore plus hallucinantes au cours desquelles, une délégation de l’Union nationale a été autorisée à aller inspecter l’avion jusqu’à la soute, afin de s’assurer qu’Ali Bongo n’y était pas planqué !
Malgré les assurances du comité désigné pour l’inspection de l’avion, les populations ont refusé de laisser partir le corps.
Il a ensuite été question de faire voyager la dépouille, depuis la base aérienne 01 et d’autoriser plusieurs centaines de personnes à assister au transport du corps sur le tarmac jusque dans la soute de l’avion.
Là encore, malgré la satisfaction de cette exigence, les populations ont décidé de ramener la dépouille mortelle au siège de l’Union nationale.
A quoi tout cela rime-t-il finalement ?
Visiblement dépassés par les évènements, certains membres de la délégation ont laissé éclater leur frustration.
C’est le cas de Marc Ona Essangui. Dans une vidéo circulant actuellement sur internet, on entend le patron de l’ONG Brainforest exprimer son mécontentement dans une conversation téléphonique très animée.
« Les autorités ont accepté toutes les conditions. Vous voulez encore prouver quoi ? (…) Pourquoi avez-vous décidé de ramener le corps ? (…) Quelle démonstration vous voulez encore faire ? La démonstration c’était mardi pendant la veillée !… », l’entend-on crier au téléphone, visiblement exaspéré.
Que comprendre par là ? Que les évènements de ces deux derniers jours n’ont pour seul et unique but que de faire une démonstration de force ? Si oui, à qui et pourquoi ?
Est-ce finalement respecter la mémoire du défunt et la douleur de sa famille, de trimbaler ainsi son corps deux jours durant, juste pour se prouver on ne sait quoi et créer le chaos pendant ses obsèques ?
Qui sont ces membres de l’Union nationale qui manipulent les populations et jouent avec les nerfs des proches du disparu ?
A ce jour, les membres de Front uni partis attendre l’arrivée d’André Mba Obame à Oyem, menacent de regagner Libreville si la situation ne se décante pas aujourd’hui même, jour initialement prévu pour son enterrement selon le programme officiel.