Dans la perspective de l’élection présidentielle à venir, le président du Parti social-démocrate a souhaité, le 6 juin à Libreville, de meilleures conditions de transparence, non sans envisager une candidature unique de l’opposition.
Le Parti social-démocrate (PSD, opposition) dispose désormais d’une nouvelle adresse avec l’inauguration, le 6 juin à Libreville, de son siège sis à Ancienne Sobraga. Un moment important car, a rappelé le président du PSD, «un parti politique, en l’absence d’une adresse pourrait perdre de la considération et voir son action limitée». Ainsi a poursuivi, Pierre-Claver Maganga Moussavou, «le PSD peut désormais peut désormais se remettre au travail et offrir à ses militantes et militants, un lieu de rencontre, un lieu d’échange, un lieu d’organisation d’un travail militant». Après une minute de silence en mémoire d’André Mba Obame, le leader du parti a estimé que la perte de ce dernier, comme d’autres avant lui, «doit nous convaincre à poursuivre à la lutte sans relâche afin que toutes ces vies interrompues brutalement, gardent l’espoir de rédemption tant attendue de notre peuple et de notre pays». Contexte oblige, Pierre-Claver Manganga Moussavou s’est projeté vers 2016 en faisant une fixation sur les conditions de transparence à la prochaine élection présidentielle.
Ainsi, a-t-il averti au sujet d’une éventuelle candidature de l’actuel président, «nous utiliserons avec vigilance les moyens légaux que nous offre le code électoral pour qu’il apporte la preuve de son affiliation avec Omar Bongo». Dans le même ordre d’idées, Pierre-Claver Manganga Moussavou a préconisé que l’on revisite le consensus de la Conférence nationale et celui des Accords de Paris. Aussi, le PSD a-t-il invité tous les acteurs à réinstaurer le scrutin à deux tours car a expliqué le président du parti, «il revient à l’opposition d’exiger et d’obtenir la transparence électorale avant d’envisager une candidature unique qui sera certainement rendue nécessaires si les circonstances nous y poussent (…) Comme il revient à l’opposition, après le recensement de la population dont les fondamentaux restent très douteux, d’exiger cependant un découpage électoral sous tendu par le recherche d’équité et de justice sociale». L’orateur a poursuivi son réquisitoire en appelant à un retour au premier plan du Conseil national de la démocratie (CND).
En effet, a-t-il expliqué, «les nouvelles dispositions ont ôté au conseil son rôle premier qui était de proposer les solutions à l’affermissement des règles de transparence électorale et d’exercice assumé d’une démocratie consensuelle dans un pays de droit». Sur un tout autre plan, Pierre-Claver Manganga Moussavou a dénoncé les querelles des enfants Bongo autour de l’héritage de leur père, en excluant le peuple gabonais. Ces derniers ayant, selon lui, privatisé à leur seul profit, sans parfois bourse délier, les entreprises paraétatiques, en laissant à la charge de l’Etat le soin de renouveler l’outil de production. Le numéro un du PSD exige, à cet effet, un «dialogue inclusif et sans tabou» qui devrait conduire «à demander à ceux-là qui ont géré à leur profit ces privatisations à renoncer aux actions acquises frauduleusement et à les restituer à l’Etat». Pierre-Claver Manganga Moussavou a conclu en annonçant l’organisation d’une tournée à travers le pays, dans la perspective des prochaines législatives.
«A l’issue du périple que je vais entreprendre dans les prochains jours (…) je pourrai alors m’inscrire dans une éventuelle candidature, assuré que mon parti, l’opposition ou le peuple gabonais m’y engage dans cette voix», a-t-il conclu.