A moins de vingt-quatre (24) heures de la tenue d’une nouvelle élection afin de renouveler le bureau de la Mutuelle de l’université Omar Bongo (UOB), des voix s’élèvent déjà pour dénoncer le caractère « arbitraire », mais aussi « d’excès d’autorité » du Conseil rectoral dudit établissement conduit par son recteur Marc Louis Ropivia . A en croire les avis des membres du bureau dissout et du Mouvement des Jeunes Upégistes, si les choses évoluent dans ce sens, il est fort probable que les étudiants reprendront le chemin de la grève.
La journée du 9 juin a connu une ambiance particulière au sein de l’université Omar Bongo. En effet, les étudiants de cette université, membres du bureau de la mutuelle dissoute en décembre 2014, ont entrepris une campagne de sensibilisation au sein du campus dans le but de remettre les étudiants face à leurs responsabilités. En réalité, cette opération qui a d’ailleurs abouti à la tenue d’une assemblée générale avait pour but de boycotter l’organisation de l’élection d’un nouveau bureau de la mutuelle de l’UOB le 12 juin prochain. Selon, les membres du bureau dissout « illégalement », « les étudiants ont des problèmes plus urgents, tels que l’ouverture du restaurant universitaire fermé depuis plus de six (6) mois, les déguerpis du campus dont on ignore le retour. Et actuellement, les étudiants sont entrain de composer deux semestres à la fois, on n’a jamais vu ça dans une université. Sans oublier les exclusions abusives des étudiants. Voilà les vrais problèmes » a indiqué Yannick Allogo, le chargé à la communication du bureau dissout.
Afin d’apaiser les tensions qui risqueraient de surgir au lendemain de cette élection, le bureau dissout a donné trois (3) jours à l’administration pour répondre à ces différentes préoccupations. Ces préoccupations ont été présentées à l’administration par voie orale et écrite. Les étudiants s’appuient sur l’arrêté n°206-14/UOB/R fixant les modalités de la représentation des étudiants à l’UOB, qui dans l’article 25 institue une commission de contrôle avec mission permanente de contrôler la conduite des activités de la mutuelle. Et l’article 28 stipule qu’ « en cas de crise majeure dument constatée par un rapport circonstancié, la commission de contrôle peut, avec l’accord du recteur de l’université Omar Bongo et du Directeur général du centre national des œuvres universitaires, demander au bureau directeur de convoquer une assemblée générale extraordinaire conformément aux dispositions de l’article 7 alinéa 2 » qui reconnait cette assemblée comme souveraine.
Par ailleurs, pour la nouvelle élection, le rectorat a émis un autre arrêt, n°263-15/UOB/R fixant les modalités de la représentation des étudiants à l’UOB. Ce qui sur le plan du droit administratif poserait problème. Et c’est le message qu’a souhaité faire passer dans la même journée, le Mouvement des Jeunes Upégistes (MJU), la section jeunesse de l’Union du Peuple Gabonais mouvance loyaliste conduite par Moukagni Iwangou. Anges Kevin Nzigou, président du mouvement qui conduisait la délégation a tenu à faire constater que « le Conseil rectoral qui a été l’instance de dissolution du bureau était incompétent de le faire. Ce conseil a violé les règles que lui-même a édictées. Et s’agissant du nouvel arrêté qui convoque l’élection du 12 juin, est liberticide ». En effet, pour le président de l’MJU, il faut impérativement rétablir le bureau élu de la mutuelle, car « aucun texte ne reconnait au conseil rectoral le pouvoir de dissoudre la mutuelle .
L’article 6 de l’arrêté en vigueur fait de l’Assemblée générale l’instance suprême de la mutuelle. C’est pourquoi nous appelons au Boycott des élections du 12 juin 2015 ». En outre, sur la question, le MJU a adressé un courrier au ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, avec copie au Premier ministre et ampliation au Représentant de l’UNESCO, à l’Ambassade des Etats-Unis, de la France et au Conseil National de la Jeunesse du Gabon sur la situation de la Mutuelle de cette université.
Dorian Ondo
