Va-t-il y avoir bientôt de l’électricité dans l’air à Libreville et dans le pays ? L’opposition et les syndicats vont-ils en tirer un bénéfice politique ? Pourquoi le défaut de paiement des finances publiques persiste-t-il même quand le ministre du Budget et des Comptes publics annonce le paiement imminent de la PIP ? Pourquoi le gouvernement persiste-t-il dans des annonces sans lendemain ? Alors que la PIP du premier trimestre 2015 devait être payée depuis fin-mars, seuls cinq ministères sur les vingt-cinq que compte le gouvernement Ona Ondo II, ont perçu cette prime. Il s’agit des ministères du Pétrole, de l’Energie, de l’Economie numérique, de la Communication et de l’administration pénitentiaire pour lesquels le paiement de la PIP a été effectué le 18 mai dernier seulement.
Alors que le paiement des premier et deuxième trimestres 2014 s’était réalisé en une seule fois, aujourd’hui il s’effectue en plusieurs tranches, ministère par ministère. Il y a des départements ministériels qui attendent même plus de trois mois avant de se voir payer cette prime, alors que c’est une autre tranche qui est attendue. «Le paiement de la PIP est devenu aléatoire, et bientôt, l’Etat va en accumuler des arriérés», indique un membre de la Commission interministérielle de la Prime d’Incitation à la Performance. Celui-ci révèle en plus que tous les états relatifs à cette prime ont été envoyés au ministère du Budget le 15 mai 2015, et que c’est celui-ci qui programme les paiements. Après le «premier groupe» qui comprend le ministère du Pétrole, le ministère de l’Energie, la Sécurité pénitentiaire, le ministère de la Communication et le ministère de l’Economie numérique, qui devaient être payés le 18 mai, ce sont les agents de la Primature, du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Fonction Publique, du Commerce-PME, et les Forces de Police nationale, formant le «deuxième groupe», qui devaient percevoir leur PIP du premier trimestre 2015 (janvier-mars) le 29 mai dernier. Mais jusqu’à ce jour, ce paiement n’est pas effectif.
Christian Magnagna s’était pourtant engagé, à travers un communiqué signé dans le journal L’Union le mercredi 27 mai, à la payer. Ces agents ne comprennent pas que ce «revirement» de l’Etat, et se demandent pourquoi le ministre du Budget se complaît à user de la «démagogie» alors que, visiblement, les caisses de l’Etat sont à l’étiage. Après moult annonces de paiement de la dette intérieure non suivies d’effet, et avec cette nouvelle affaire de paiement non effectif de la PIP aux administrations du «groupe 2», Christian Magnagna est en passe de devenir le «Monsieur Mensonge» du gouvernement. Même si jusque-là, les agents de l’Etat n’ont pas manifesté un quelconque mouvement d’humeur, il n’en demeure pas moins que les pouvoirs publics ont encore manqué à leur devoir – celui de concrétiser une promesse faite à des agents publics.
Au moment où l’on aborde la deuxième semaine du mois de juin, une quinzaine de ministères n’ont pas encore perçu leur prime du mois de mars 2015. Seule solution pour sortir de cette impasse, le paiement immédiat de la PIP, et de tous les arriérés y relatifs. Et que le ministre du Budget soit un peu moins démagogue !
