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Le «v’lan dans la gueule» de Ndong Sima à Billie By Nzé

BILLIE-BY-NZE-ALain-ClaudeRéagissait aux propos d’Alain-Claude Billie By Nzé selon lesquels il aurait refusé de démissionner du gouvernement, l’ancien Premier ministre s’est fendu d’un texte dans lequel il relève ni plus ni moins l’«ignorance» du porte-parole de la présidence.

C’est dans un texte on ne peut plus virulent que l’ancien Premier ministre a réagi, le 11 juillet dernier, aux propos du porte-parole de la présidence. 24 heures plus tôt, répondant à la question d’un journaliste au cours d’une conférence, Alain-Claude Billie By Nzé a en effet sous-entendu que le député du canton Kye, dans le Woleu-Ntem, n’aura pas été à la hauteur de sa mission à la tête du gouvernement. «Personne ne se souviendra de lui», a affirmé Alain-Claude Billie By Nzé avant d’ajouter : «Raymond Ndong Sima est le seul Premier ministre à qui on a demandé de démissionner et qui ne l’a pas fait».

On se souvient en effet qu’en juin 2013, le porte-parole de la présidence de la République, toujours en réponse à un journaliste, avait lâché : «si un collaborateur nommé par le Chef de l’Etat pour remplir une mission estime qu’à un moment ou à un autre, le Chef de l’Etat l’empêche de remplir sa mission, rien ne le retient à sa fonction. Personne n’est sur une fonction par une camisole de force. On n’a pas mis de barbelés autour d’un poste pour empêcher quelqu’un de s’en aller. On n’a pas vissé quelqu’un sur un siège avec des menottes. Donc chacun est libre à un moment de son exercice de tirer un certain nombre de conséquences et de partir. Personne ne retient personne.» Ce qui ressemble bien à une demande au concerné de démissionner qu’Alain-Claude Billie By Nzé a ramené à la surface en fin de semaine dernière.

Et le concerné de réagir : «Comme un autre avant lui, il est revenu avec un culot qui n’a d’égal que sa traditionnelle légèreté, sur des déclarations intempestives qu’il avait faites en 2013 pour suggérer au premier ministre que j’étais de démissionner. Par la suite, passant par le chef de ma sécurité à l’époque, il avait fait des mains et des pieds pour venir me présenter des excuses discrètement», a-t-il lancé avant de poursuivre qu’«il (Billie By Nzé – ndlr) était en effet venu dans l’après midi du 13 novembre 2013 nasiller des mots dont il a seul le secret pour se justifier et m’expliquer les pressions auxquelles son chef l’avait soumis pour faire sa mémorable déclaration».

«Et voilà que cet amnésique invétéré, mais qui sait se rappeler du plus offrant du moment, oublie cette démarche et se relance dans une voie qui l’amène de surcroit à faire étalage de son ignorance», a fustigé Raymond Ndong Sima dans un texte titré «Amnésie et nuances» publié sur sa page Facebook.

«Personne ne se souviendra du Premier ministre Ndong Sima qui n’a laissé aucune loi a-t-il martelé», rappelle Ndong Sima qui, prenant l’exemple de Manuel Valls, le Premier ministre Français, quant à la procédure d’adoption de la loi Macron, en vient à déduire que le Porte-parole est ignorant de l’initiative des lois dans un gouvernement. Et Ndong Sima d’asséner : «Il faut avoir la modestie de retourner à l’école pour y apprendre ce qu’on n’a pas compris. Pour paraphraser quelqu’un, nul ne l’a empêché de travailler, d’obtenir des diplômes etc.», avant de demander, comme mû par une poussée d’adrénaline, «Comment celui qui porte la parole de la Présidence de la République peut-il à ce point ignorer les procédures relatives à l’élaboration des lois. Notons au passage que la Constitution (encore elle) ne connaît pas la présidence de la République mais consacre son titre II au Président de la République. Que quelqu’un s’adresse à moi, aux gabonais, au monde en qualité de porte-parole du Président de la République, je le comprends ; qu’un boucanier en vienne à occuper l’espace public en qualité de porte-parole de la présidence de la République, c’est à dire littéralement en tant que porte-parole des espaces administratifs où travaille le Président de la République et, de surcroit, affublé d’un drapeau national, c’est lamentable. A ce jeu, il peut aussi porter la parole des plantons de la présidence.»

Comme pour donner sa réplique au sujet de son bilan à la tête du gouvernement, l’ancien Premier ministre n’a pas manqué de rappeler son engagement, en 2013, dans le vaste chantier des régularisations des situations administratives des agents publics. «Ce dossier était important et j’avais à cœur de le conduire à son terme. Par conséquent, et en dépit des vexations de plus en plus grossières des uns et des autres en réponse à ma réprobation de leurs agissements, je n’ai pas voulu remettre à ce moment ma démission», a-t-il souligné, relevant, avec un ton moqueur, que depuis son remplacement, ce dossier n’a plus bougé d’un centimètre et ceux qui, comme lui, n’ont pas perçu leurs rappels les attendent toujours. «Il s’agit là de faits et non de spéculation politique», a-t-il déclaré. Par ailleurs Raymond Ndong Sima a tenu à clarifier que lorsque le président n’est pas satisfait de son premier ministre (conformément à l’article 15 de la Constitution), il met fin à ses fonctions.

«D’un autre coté, si le Premier ministre sent que la tâche est trop dure pour lui ou que la pression sur lui est trop forte (ce qui n’était pas mon cas) ou, pour toute autre raison, s’il préfère se retirer, il donne sa démission», a-t-il précisé, soulignant enfin que quand l’Assemblée nationale, non plus, n’est pas satisfaite elle retire la confiance au premier ministre par un vote. «Nulle part dans cet article 15 et dans toute la Constitution, on ne parle d’un porte-parole jouant les intermédiaires», a-t-il conclu.

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