A la faveur d’une rencontre dite citoyenne organisée à Libreville le week-end écoulé, le mouvement cornaqué par Fabien Mbeng Ekorezock a accueilli ses nouveaux membres, non sans revenir sur sa détermination à œuvrer pour l’alternance politique au Gabon, tout en appelant au leadership des acteurs de l’opposition.
Au lendemain du partenariat établi avec Jean Ping, «Les souverainistes» sont très tôt apparus parmi les détracteurs les plus virulents du régime en place. Le mouvement que ses membres définissent comme «citoyen et transversal», est aussi incontestablement devenu l’un des plus constants contempteurs du pouvoir en place, avec un seul objectif : la chute du «PDG-Bongo», qui semble cristalliser toute leur énergie, au point de devenir lassant pour certains, avec lesquels une querelle à peine voilée n’a pu échapper aux observateurs. Pourtant, loin des pics et autres accusations adressées à leurs différents détracteurs, le 11 juillet dernier, l’heure semblait à la fête. A la faveur d’une rencontre dite citoyenne organisée à Libreville, le mouvement a officiellement présenté ses nouveaux membres.
Issus de divers groupes ou mouvements politiques, d’une localité du pays ou de manière individuelle, les nouveaux souverainistes, parmi lesquels on compte Philibert Andzembé, ont dit respecter, partager et soutenir la vision du mouvement, notamment sa conception de la souveraineté du peuple. Pour Charlotte Mensah, représentante des nouveaux adhérents, leur ralliement est «la conjonction d’une communion des esprits et une convergence des idées sur la conception et l’approche politique». «Il s’agit de redonner au peuple gabonais sa dignité, sa capacité et sa liberté de choisir ses propres dirigeants afin que, plus que jamais, la force du bulletin de vote soit restaurée dans notre pays, ceci pour éviter que se renouvelle les traumatismes tels que celui subi par le peuple gabonais lors des élections présidentielles d’août 2009, où il s’est vu voler sa victoire», a ajouté la porte-parole des néo-souverainistes pour justifier à nouveau leur adhésion.
Un discours qui n’a pas laissé indifférentes les personnalités présentes dans la salle, notamment René Ndemezo’Obiang ou Jean-Marc Ekoh. Le coordonnateur national du mouvement «Les souverainistes», Fabien Mbeng Ekorezock, outre la satisfaction de compter de nouveaux membres, s’est dit plus que jamais déterminé à œuvrer pour le départ d’Ali Bongo du pouvoir au plus vite. «L’élargissement de notre mouvement exprime notre ambition, qui veut que nous dépassions nos égos», a-t-il déclaré, avant d’ajouter : «Notre mouvement reste ouvert à tous ceux et celles qui pensent que le peuple doit être écouté. Aucune force ne sera de trop pour arriver à la victoire finale. (…) Nous vivons sur un volcan au bord de l’irruption, et le peuple crie «trop c’est trop». Il faut mettre fin aux souffrances infligées par le PDG-Bongo.» Pourtant si la détermination des souverainiste paraît intacte et ne semble souffrir d’aucun doute, d’aucune hésitation, pour Fabien Mbeng Ekorezock, il est loin d’en être de même pour tous. «Le sentiment de tourner en rond nous envahit tous, faute d’un visage pour incarner le leadership au sein de l’opposition», a-t-il lancé, y voyant «un immobilisme inquiétant». Or, a-t-il dit, «il y a urgence». Et de s’interroger : «Les leaders de l’opposition souhaitent-ils en réalité la fin urgente du régime PDG-Bongo ? Si nous répondons «oui», que nous disent les Gabonais, les collaborateurs d’Ali Bongo, qui ont le courage de nous aborder ?» Pour les souverainistes, il s’agit désormais de confier dès maintenant le leadership à un individu courageux, capable de l’assumer, qui ne tergiverse pas. Qui ? Tout le monde aura compris qu’il s’agit de Jean Ping.