Le verdict du tribunal de Port-Gentil dans l’affaire de Baker Hughes et 32 de ses employés ne plait pas au syndicat des pétroliers (Organisation nationale des employés du pétrole) qui l’a signifié au cours du point de presse animé, mardi 25 août à son siège de la ville de l’or noir, rapporte notre correspondant.
Les salariés de la société Baker Hughes lançaient un mouvement d’humeur les 25 et 29 juin dernier à Port-Gentil. Une grève qualifiée d’illicite par les hommes en toge du tribunal de la localité. Pourtant l’Onep avait déposé un préavis le 1er juillet de l’année en cours. Selon le tribunal, ce mouvement constitue un trouble à l’endroit de l’employeur de 32 membres du syndicat. « Cette ordonnance est une dangereuse atteinte au droit fondamental et imprescriptible de grève » a estimé Sabin Kakoughou Obouono, Secrétaire national en charge de la politique de l’emploi et des négociations à l’Onep.
L’Organisation nationale des employés du pétrole a saisi, aussitôt, la cour d’Appel. Par ailleurs, le syndicat demande que la loi soit davantage lue quant à la définition de l’illégalité de la grève. « L’Onep usera de toute voie et de tout moyen pour défendre ses droits et libertés imprescriptibles garantis par la Constitution du Gabon » a martelé Sabin Kakoughou Obouono.
Il faut rappeler que le Gabon est signataire des conventions internationales notamment 87 et 98 sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical et le droit à l’organisation et négociation collective de l’OIT. Donc, la décision issue du procès Baker et ses 32 salariés d’une part et l’Onep de l’autre, le 14 août dernier, toujours pas notifiée au bureau syndical demeure au centre de ce bras de fer. « Cette décision du juge est anticonstitutionnelle, et l’Onep ne saurait exécuter une décision qui viole la loi fondamentale de la République gabonaise » a annoncé le Secrétaire national en charge de la politique de l’emploi et des négociations. Car, « lorsque l’injustice devient loi, la résistance est un devoir », a-t-il ajouté.
Poursuivant les explications, le syndicat informe à l’opinion qu’il ne s’agit que d’un plan huilé par la direction de Baker Hughes depuis 2013 visant à se séparer d’employés gabonais sans lien direct avec l’actuelle crise du pétrole. Dans un courrier daté de novembre 2013 intercepté par certains travailleurs de Baker, il est clairement mentionné les noms de 3 d’eux : Sylvain Vendany, délégué du personnel avec 10 ans d’ancienneté, Landry Moussadji du département finance et Hughes Moundounga autre cadre de l’entreprise au motif d’incompétence. Ce plan a attiré l’attention de l’Onep qui compte aller jusqu’à la satisfaction de son action.
Danny Kouélé Tolé