Au Guatemala, ce dimanche, auront lieu des élections. Les Guatémaltèques sont appelés à élire leur nouveau président. Mais ces derniers jours, les événements se sont précipités. Le président Otto Perez a démissionné et vient d’être placé en détention provisoire. Ces élections se déroulent donc dans un contexte pour le moins particulier.
De notre correspondant dans la région
C’est un contexte qui n’est pas de nature à favoriser le bon déroulement des élections. Le Guatemala traverse une crise politique sans précédent, due aux scandales de corruption qui secouent le pays depuis plus de quatre mois déjà. Ils impliquent des hommes politiques, des hauts fonctionnaires et des membres du gouvernement. Et parmi eux, le président Otto Perez en personne.
Le chef de l’Etat n’a pas eu d’autre choix que de présenter, mercredi 2 septembre, sa démission, suite à la levée de son immunité par le Congrès, à l’ouverture d’une enquête pénale et à une mise en examen. Après sa comparution, le juge a décidé que l’ex-président passerait sa première nuit en prison. Il est accusé d’avoir été à la tête d’une structure criminelle qui recevait des pots-de-vin d’entreprises d’importation, en échange de réductions substantielles des taxes douanières.
Un processus électoral mis en péril
La campagne électorale a été totalement occultée par ces scandales à répétition. Des scandales qui ont provoqué la colère des Guatémaltèques, indignés par les abus des autorités. Semaine après semaine, ils sont descendus dans la rue pour exiger la démisson du président. Il faut d’ailleurs souligner que cette mobilisation de la population est totalement inédite dans ce pays, où les gens étaient jusque-là plutôt apathiques.
L’autre exigence des Guatémaltèques, c’était aussi que la loi électorale soit réformée et que les élections soient repoussées. Car ils n’ont plus confiance dans une classe politique gangrenée par la corruption. Dans ce contexte, il est fort probable que dimanche, les électeurs boudent les urnes et que l’on enregistre un fort taux d’abstention.
Les candidats en lice
Ils sont quatorze candidats en lice, dont deux femmes. Mais aucun ne peut l’emporter au premier tour. Jusqu’il y a peu, le mieux placé était Manuel Baldizon, chef de file du parti de droite Lider, dont plusieurs députés sont d’ailleurs accusés de malversations.
Mais selon les derniers sondages, Baldizon ne serait plus qu’en deuxième position, derrière Jimmy Morales, un comédien très populaire au Guatemala, mais sans expérience politique. Il y a encore quelques mois, il était inconnu des électeurs. Et pourtant, avec son slogan « ni corrompu, ni voleur », il semble avoir su tirer parti de la crise. Il est donc possible que l’un de ces deux candidats soit le futur président à l’issue du second tour, prévu le 25 octobre prochain.