Le président de la République tient aujourd’hui sa conférence de presse de rentrée. À un an et demi de la prochaine élection présidentielle, François Hollande doit désormais montrer aux Français qu’il peut présenter un bilan positif.
Il lui reste moins de deux ans pour convaincre les Français de le réélire, et la tâche s’annonce difficile. Alors que François Hollande tient ce lundi sa sixième conférence de presse semestrielle, un sondage Ifop pour Le Figaro et RTL le donne perdant dès le premier tour s’il se présentait à l’élection présidentielle de 2017.
Selon un sondage Ifop pour Le Figaro, François Hollande n’accéderait même pas au second tour de la présidentielle de 2017.
Capture d’écran BFMTV – Selon un sondage Ifop pour Le Figaro, François Hollande n’accéderait même pas au second tour de la présidentielle de 2017.
Le chef de l’État perd toujours du terrain face à la droite. Nicolas Sarkozy ou Alain Juppé, peu importe: quel que soit son adversaire, François Hollande n’obtiendrait pas plus de 19% des intentions de vote. Un véritable boulevard pour l’extrême-droite, qui verrait dans tous les cas sa candidate Marine Le Pen en tête du premier tour. Un coup dur pour le Parti socialiste, analyse pour Le Figaro Jérôme Fourquet, directeur du pôle opinion de l’Ifop. « Aujourd’hui, le camp hollandais n’a plus qu’à essayer par tous les moyens de se qualifier au second tour. Et dans cette stratégie, les candidatures qui à gauche sont susceptibles de venir grappiller des voix au PS sont perçues comme un danger mortel. »
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Pire encore, 78% des Français ne souhaitent même pas que François Hollande soit candidat à sa propre succession. « L’ampleur du désaveu est considérable, y compris jusque dans le cœur de sa base électorale », explique Jérôme Fourquet. Ainsi, 53% de ses propres électeurs en 2012 ne veulent pas de lui comme candidat en 2017. La côte d’amour du président est décidément en chute libre, trois mois après qu’un sondage a montré que 7 Français sur 10 souhaitent qu’une primaire soit tenue pour désigner le candidat de la gauche en 2017.
Un long chemin vers 2017
Ce dernier sondage est une nouvelle preuve que la route vers l’élection présidentielle est encore émaillée d’obstacles pour François Hollande. Première difficulté pour le chef de l’État, les chiffres de l’emploi. Pour celui qui répète depuis plusieurs semaines qu’il ne se présentera que si la courbe du chômage s’inverse, les derniers chiffres de l’Insee sont encourageants. L’institut a en effet annoncé la semaine dernière une stabilisation du taux de chômage, même si la tendance doit encore se confirmer.
Des chiffres qui ont accompagné en douceur l’arrivée de la nouvelle ministre du Travail, Myriam El Khomri. Une bonne nouvelle pour le vent de nouveauté qui souffle sur l’équipe hollandaise. En effet, si le président a dû faire face au départ de plusieurs de ses proches ces derniers mois, à l’image de François Rebsamen, réélu maire de Dijon, il en a profité pour renouveler ses troupes. Najat Vallaud-Belkacem ou encore Emmanuel Macron représentent un regard plus jeune qui pourrait lui être favorable dans les urnes.
Convaincre les Français
La conférence de presse semestrielle prévue ce lundi est donc pour le président de la République une chance de convaincre les Français qu’il est le candidat idéal à sa succession. Plusieurs sujets incontournables y seront abordés, et en premier lieu la question des migrants, alors que des milliers d’entre eux arrivent ces derniers jours en Europe. L’enjeu est bien évidemment politique, puisque François Hollande se prononce officiellement sur la question après ses opposants directs, Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen. Le président devra également annoncer si, oui ou non, la France lancera des frappes aériennes contre Daesh en Syrie.
Sur le plan économique, les questions devraient se porter sur les modalités de la baisse d’impôts prévue pour 2016. Là encore, le chef de l’État a 2017 en tête, tablant sur cet allègement fiscal pour booster la croissance. « S’il y a plus de consommation, s’il y a plus de confiance, il y aura plus de croissance. Tout est lié à la croissance », plaidait-il le mois dernier. Qui dit croissance dit création d’emplois, qui dit création d’emplois dit baisse du chômage, qui dit baisse du chômage dit… 2017.
Enfin, très débattue également, la question de l’élargissement de la redevance télévisuelle aux box internet devrait être posée par les journalistes. La mesure demandée par la nouvelle présidente de France Télévision, Delphine Ernotte, pose problème au sein même du gouvernement. La secrétaire d’État au Numérique Axelle Lemaire est contre, tandis que la ministre de la Culture Fleur Pellerin explique étudier sérieusement la question. François Hollande va décidément devoir prouver que ses troupes sont en ordre de bataille pour 2017.