Au lendemain de sa nomination au dernier remaniement du Gouvernement gabonais, Mathieu Mboumba Nziengui a fait l’objet d’une déclaration commune le 19 septembre à Libreville par des militants de l’Union du Peuple Gabonais (UPG) de la province de l’Estuaire. Pour ces militants réunis en assemblée générale, il faut « destituer le Secrétaire Exécutif provisoire élu en mars dernier par les fédérations du parti, ce ’’profito-situationniste’’ ne devrait plus parler en tant que Secrétaire Exécutif de l’UPG ».
La récente entrée au Gouvernement de Mathieu Mboumba Nziengui n’a pas fini de faire des mécontents dans les rangs de l’UPG tous les courants confondus. Celui, qui était déjà jusque-là englouti par l’escarbille d’illégitimité et d’illégalité au sein du parti de Pierre Mamboundou Mamboundou (PMM) trouvera sans doute à travers cette nomination, une raison d’exister. La déclaration lue par le militant Benjamin Boulaz-Temba rappelle que ce dernier avait été « destitué de son poste de Secrétaire Exécutif provisoire depuis le 28 mars 2015 au siège national d’Awendjé par l’assemblée générale des fédérations de l’UPG ». De ce fait, il s’agit là d’un acte de « haute trahison contraire à la philosophie politique du feu président Pierre Mamboundou Mamboundou ».
Son entrée dans le gouvernement, à en croire la déclaration des militants n’est que « la matérialisation de sa cupidité. Lui qui ne cessait d’affirmer dans les couloirs du parti que c’est notre tour de manger ». Pour eux, « l’UPG, n’appartient, ni à Bruno Ben Moubamba, ni à Mathieu Mboumba Nziengui, ni à Jean de Dieu Moukagni Iwangou, mais plutôt à ses militants ! ». Voilà que celui qui, tel un enfant sans élégance, avait lancé à qui voulait l’entendre que « l’UPG n’a de comptes à rendre à personne », enregistre une nouvelle défection. Les militants dénoncent aussi le fait que depuis qu’il était provisoirement à la tête du parti depuis le décès du fondateur en octobre 2011, Mathieu Mboumba Nziengui n’avait jamais pu organiser un meeting, sous le label de l’UPG. On comprend mieux pourquoi il n’a jamais pu mettre les militants d’accord pour la tenue d’un congrès. La déclaration rappelle donc que l’UPG est un patrimoine national.
Celui qui, relativement, a été politiquement dépoussiéré par le président de la République aura peut-être l’occasion de se racheter. Mais auprès de qui ? Vu que, affirment-ils, « dans son cabinet du parti, on compte moins de 10 personnes, lui y compris. On a donc hâte de savoir avec quel intellectuel de l’UPG il compte monter son cabinet ministériel ». Mboumba Nziengui qui clame aujourd’hui haut et fort l’indépendance et la souveraineté de l’UPG gagnerait à se mettre au travail. Car, les militants estiment qu’il gagnerait à « ne surtout pas dormir sur ses lauriers, puisqu’il est clair que ce gouvernement, à défaut de ne pas terminer l’année, sera remanié avant les prochaines élections de 2016 ».
Dorian Ondo