Des milliers de Congolais se sont rassemblés dimanche à Brazzaville pour dire non au « coup d’État constitutionnel », en référence au référendum annoncé par le président Denis Sassou Nguesso et qui lui permettrait de briguer un nouveau mandat en 2016, a constaté un journaliste de l’AFP.
Le boulevard des Armées, dans le centre de la capitale congolaise, était rempli de manifestants sur près d’un kilomètre. Selon le correspondant de l’AFP à Brazzaville, il s’agit de la plus grosse manifestation jamais tenue par l’opposition depuis le retour au pouvoir de M. Sassou en 1997.
Répondant à l’appel du Front pour l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique (Frocad) et de l’Union pour la démocratie congolaise (UDC), les sympathisants de ces deux plate-formes rassemblant la quasi-totalité de l’opposition avait commencé à converger vers le lieu de rassemblement dès la fin de la matinée.
Le meeting, qui s’est déroulé dans le calme, a commencé vers 14H00 (13H00 GMT). Pendant près de deux heures, les dirigeants des formations membres du Frocad et de l’UDC se sont relayé sur une estrade en scandant des slogans répétés par la foule comme : « Non au coup d’État constitutionnel ! », « Non au troisième mandat ! » ou encore « Non au référendum ».
Vers 16H00, la foule commençait à se disperser sans encombre.
Âgé de 72 ans, M. Sassou, qui cumule plus de 30 ans au pouvoir en République du Congo, a annoncé mardi vouloir soumettre à référendum une nouvelle Constitution qui lui permettrait de se présenter à la présidentielle devant avoir lieu mi-2016.
La Constitution actuelle lui interdit à double titre de se présenter car elle limite à deux le nombre de mandats que peut exercer un chef de l’État et à 70 ans l’âge maximal pour être candidat à la magistrature suprême.
M. Sassou a dirigé le Congo à l’époque du parti unique, de 1979 jusqu’aux élections pluralistes de 1992, qu’il a perdues. Revenu au pouvoir en 1997 à l’issue d’une violente guerre civile, il a été élu président en 2002 et réélu en 2009.