La partie gabonaise a déposé auprès du tribunal de Libreville une plainte au pénal contre le patron franco-italien du groupe de BTP Sericom. Parallèlement, ce dernier a attaqué à son tour et fait pratiquer une saisie conservatoire sur les participations du Gabon dans le capital de la Société civile immobilière du numéro 49-51, rue de l’Université (à Paris).
Cette procédure vise un hôtel particulier racheté par ce pays, en 2010, à la famille Pozzo di Borgo pour environ 70 millions d’euros. L’entrepreneur entend contraindre l’État gabonais à lui verser au total près de 130 milliards de F CFA (environ 198 millions d’euros) correspondant, selon lui, à la contrepartie jamais entièrement acquittée de plusieurs marchés publics de construction de bâtiments, de livraison de chantiers routiers et d’achèvement de plusieurs ouvrages d’art. Santullo cite des exemples tels que l’école de formation des officiers de Mandilou, le pont de Mayumba, la route Mouila-Ndendé.
Sauf que, pour le Gabon, ces marchés ont été octroyés de gré à gré avec le ministère des Infrastructures et des Travaux publics (dirigé à l’époque par Magloire Ngambia, limogé lors du remaniement du 11 septembre dernier), en violation du code des marchés publics. Et que les factures ne correspondent pas toujours, selon l’Administration, à la valeur estimée des ouvrages.
Dialogue de sourds, donc, entre les deux parties qui n’ont jamais cessé de communiquer, par avocats interposés, tout en continuant de s’asséner des coups. Côté gabonais, on regrette que l’homme d’affaires se soit précipité au TGI de Paris plutôt que de saisir l’agence de régulation des marchés publics. En l’absence probable d’un règlement à l’amiable, l’escalade judiciaire promet un feuilleton à rebondissements.