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Ntoutoume-Emane : Entre divorce politique et drame familial

Le 2 octobre dernier, l’ancien Premier ministre quittait le Parti démocratique gabonais (PDG) dont il fut l’idéologue. Si cette sortie s’est faite devant un parterre d’invités, il se dit que sa famille est désormais divisée. D’autant que l’un de ses fils, Simon Ntoutoume-Emane, actuel ministre du Travail, a visiblement boudé la cérémonie.

Décidément, le 2 octobre dernier, le Parti démocratique gabonais (PDG) a une nouvelle fois enregistré un départ qui en dit long sur l’ambiance au sein de cette formation politique. L’ancien Premier ministre et ancien maire de Libreville a décidé de quitter le navire. Jean-François Ntoutoume-Emane a ainsi mis un terme aux spéculations entretenues depuis plus d’un an. A 76 ans, l’homme, qui n’était plus apparu en public depuis plusieurs mois, a décidé de mettre un terme à une relation qui lui semblait désormais impossible. Il a, dans la foulée, annoncé la création du Mouvement démocratique et patriotique pour la refondation (MDPR).

Des griefs, il en a fait au PDG, à sa nomenklatura et à toute l’équipe dirigeante actuelle. «J’ai décidé de ne pas me taire pour ne pas être complice, par mon silence, des errements et de la mauvaise gouvernance qui rythment malheureusement la marche du Gabon depuis six ans et qui, si rien n’est entrepris pour y remédier rapidement, mèneront inéluctablement le pays dans un chaos abyssal multiforme, si nous n’y sommes déjà. Je parle précisément de cette façon de diriger le pays qui aujourd’hui nous époustoufle et qui a fini par irriter (et) par révolter les Gabonais et tous ceux qui aiment notre pays : le chantage, le mensonge permanent, le jeu des apparences, une forme de vulgarité avec le temps, les hommes, l’argent, l’arrogance et le mépris érigés en vertus», a-t-il tempêté.

Comme on peut le voir, celui que l’on surnomme «Jacky mille encyclopédies», idéologue du PDG sous le parti unique, a multiplié les formules et épithètes dépeindre ceux qui sont aux affaires aujourd’hui tout comme l’univers politico-économique et social. Et pourtant, le commun des mortels se souvient que Jean-François Ntoutoume-Emane est celui qui a su créer des formules et slogans pour idéaliser l’action du PDG dans ses moments de détresse. On lui attribue la paternité de concepts tels que «Progressisme démocratique et concerté», «Rénovation», «Rénovation rénovée», «Libéralisme économique planifiée»… On le présente aussi comme le nègre d’Omar Bongo Ondimba pour la rédaction des différentes éditions du «Petit livre vert».

Jean-François Ntoutoume Emane qui quitte le PDG, c’est un peu comme «le dernier des Mohicans» qui lâche la tribu. S’il l’a fait, il a certainement ses raisons. N’empêchent des questions demeurent. A son domicile de Tahiti, durant sa déclaration, l’on a noté la présence de nombreux ténors de la vie publique, toutes tendances confondues. De Zacharie Myboto à Michel Menga en passant par Casimir Oyé Mba, Jules Aristide Boourdès-Ogouliguendé, Didjob Divungi Di Ndinge ou encore Marcel-Eloi Rahandi-Chambrier. Dans cette atmosphère, on a noté l’absence de Simon Ntoutoume-Emane, fils de l’hôte du jour. Pour certains, l’actuel ministre du Travail et de l’Emploi n’a pas accepté la décision de son père de quitter le PDG de la sorte. Il l’en aurait même dissuadé. Il se murmure qu’il aurait souhaité que son père organise juste une conférence de presse pour donner son avis sur le fonctionnement du pays. N’aurait-il donc pas été écouté ? Voire… Certaines indiscrétions y voient l’influence grandissante de Yolande Ntoutoume Emane qui exultait, poing levé à la Winnie Mandela, lors de cette sortie de l’ancien maire de Libreville.

Aux dires de proches de la famille, Yolande Ntoutoume Emane, responsable des ressources humaines et financières à la mairie de Libreville durant le mandat de son époux, aspirait à un poste au gouvernement. La reconduction de Simon Ntoutoume-Emane aurait donc été mal vécue par sa belle-mère. «Il y a beaucoup de membres de la famille qui ne voulaient pas de cette rupture. Le papa est vieux, il serait tranquillement resté dans sa posture et on vient lui faire dire des choses», a fulminé l’un des ses proches quand il a fait un malaise au bout de trois heures de discours. Il n’en fallait pas plus pour que certains se demandent si «l’ancien maire de Libreville a mesuré les conséquences de son acte», notamment s’agissant du positionnement de son fils. Dès lors, d’autres questions se posent, notamment sur le devenir du mouvement qu’il a créé. «Cette pittoresque sortie ressemblait plus à une foire de vieilles gloires étiolées qu’à un vrai rassemblement politique. Elle laisse un sentiment mitigé tant le surréalisme côtoyait le ridicule. L’annonce proprement dite n’a surpris personne», tranche un observateur.

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