L’Union européenne a adopté ce dimanche le cadre législatif pour la levée de toutes ses sanctions contre l’Iran. Cette mesure ne sera cependant effective que si Téhéran remplit ses obligations. Plus tôt, le président Barack Obama a ordonné à son administration de préparer la suspension des sanctions contre l’Iran.
La décision de l’UE attendue dimanche est avant tout formelle, puisqu’elle consiste en l’adoption d’une série de décisions visant à suspendre puis lever les lourdes sanctions économiques, financières et individuelles prises par l’Union européenne contre l’Iran depuis plus d’une décennie. C’est néanmoins une étape cruciale dans la mise en œuvre de l’accord historique signé en juillet à Vienne par l’Iran et les grandes puissances.
C’est ce qu’explique Thierry Coville, spécialiste de l’Iran et chercheur à l’Institut des relations internationales et stratégiques (Iris) : « C’est une étape importante, mais plutôt formelle dans le sens où l’Union européenne va effectivement voter la levée des sanctions, mais cette levée des sanctions ne sera effective que quand l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) aura émis son rapport qui prouve bien que l’Iran a fait ce qu’il s’était engagé à faire (…), notamment réduire le nombre de ses centrifugeuses. »
Le gendarme onusien du nucléaire doit publier le 15 décembre un rapport d’évaluation des actions entreprises par Téhéran pour faire appliquer l’accord. En fonction de ces conclusions, les Européens décideront de la levée définitive des sanctions.
Coordination UE / Etats-Unis
Parallèlement, le président des Etats-Unis, Barack Obama, devrait également suspendre provisoirement dimanche les sanctions américaines, conformément au calendrier prévu, après l’aval du Sénat américain et duParlement iranien. « Je crois qu’il y a une coordination de l’Union européenne et des Etats-Unis. D’ailleurs, les principales sanctions qui touchent l’économie iranienne viennent des sanctions bilatérales, européennes et américaines. Je crois qu’il y a une coordination. Pour le moment, cela se passe bien », souligne Thierry Coville.
L’accord de juillet, destiné à empêcher Téhéran de fabriquer la bombe atomique en garantissant la nature strictement pacifique de son programme nucléaire, en échange d’une levée des sanctions, a mis fin à plus d’une décennie d’isolement diplomatique de la République islamique. L’Iran a notamment accepté de réduire pour dix ans le nombre de ses centrifugeuses, de 19 000 (dont la moitié en activité) à environ 6 000.