On a frôlé l’incident diplomatique entre Moscou et Paris. Un avion de chasse s’est approché de l’avion dans lequel le président du Parlement russe se rendait en Suisse. Un incident que les autorités russes ont très mal pris, déplorant : « la proximité dangereuse entre un appareil de l’armée de l’air française et un avion de ligne transportant une délégation parlementaire russe ». L’ambassadeur de France en Russie a été convoqué. Mais voilà, l’avion de chasse n’était pas français, mais suisse.
Avec notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne
Le ministère de la Défense suisse a confirmé qu’un de ses chasseurs s’était approché de l’avion transportant le président de la Douma russe. Un « contrôle de routine », disent les Suisses, qui précisent que ce contrôle a eu lieu « sur le territoire suisse, au-dessus de Bienne ».
Mais la diplomatie russe avait déjà convoqué l’ambassadeur de France à Moscou, pour lui signifier sa « profonde préoccupation ». Dans un communiqué, le ministère ajoutait même : « Ce genre d’actions ternissent la possibilité d’utiliser la France comme lieu pour des rencontres multilatérales et pour des négociations ».
Rapidement, l’armée de l’air française faisait alors savoir qu’aucun incident impliquant un avion français n’était survenu dans l’espace aérien national. Et peu après, dans un communiqué commun, les ministères français de la Défense et des Affaires étrangères « déploraient que l’ambassadeur de France ait été convoqué toutes affaires cessantes » et ajoutaient que « les mises au point nécessaires étaient effectuées auprès des autorités russes ».
En fin de journée, par la voix de la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Moscou faisait amende honorable : « La France a indiqué qu’il ne s’agissait pas d’un avion de l’armée française, mais d’un avion de l’armée suisse. La Russie a présenté ses excuses à France par les canaux diplomatiques ».
Publié le 19-10-2015 Modifié le 20-10-2015 à 01:16