L’Agence nationale de l’aviation civile (Anac) annonçait, en janvier/février 2014 dans son magazine, l’arrivée de drones sur le territoire national. Depuis lors, on voit de plus en plus de ces engins survoler les domiciles sans que les occupants n’y comprennent quelque chose. De quoi retourne-t-il ?
De plus en plus, on voit de petits engins survoler les zones urbaines. Appelés drones (de l’anglais «faux-bourdon» en référence aux abeilles mâles), ils désignent un appareil militaire aujourd’hui entré dans l’usage civil. Le drone désigne aussi un aéronef sans pilote destiné à un usage public. Ce sont des appareils télécommandés ou autonomes, qui peuvent éventuellement emporter une charge utile, destinés à des missions de surveillance, de renseignement, d’exploration, de transport, etc. Dans de nombreux pays, ils sont utilisés par les forces armées ou de sécurité (police, douane, etc.). On les retrouve aussi dans le cinéma, la télévision, l’agriculture, l’environnement. A quelles fins sont-ils utilisés au Gabon ? On se souvient qu’en annonçant leur arrivée, l’Agence nationale de l’aviation civile (Anac) relevait qu’ils devaient contribuer à la surveillance des parcs nationaux et à la lutte contre le braconnage.
Lors de la déclaration de Jean François Ntoutoume Emane, on a vu des drones apparaître furtivement pour filmer la scène. Interrogés, des membres de la famille ne reconnaissaient pas avoir fait appel aux services d’une agence de location de drones pour filmer cet événement. Il n’en fallait pas plus pour que l’on parle d’espionnage et même de violation de domicile.
Si certaines agences de communication ou d’évènementiel utilisent ces minuscules aéronefs pour réaliser des prises de vues en hauteur, ainsi qu’on l’a vu au Jardin botanique de Libreville, le 17 octobre dernier lors du 6è anniversaire de l’accession d’Ali Bongo à la présidence de la République, leur usage ne s’arrête pas là. Les membres d’une ONG gabonaise bien connue pour son activisme assurent en avoir vu au dessus de leur siège social. Pourtant ces engins ne sauraient survoler la présidence de la République ou un camp militaire sans que cela ne pose un problème ou que son pilote à distance ne soit formellement identifié. Qui donc ou quelle administration autorise l’exploitation des drones sur le territoire national ? Les exploitants sont-ils soumis à des règles d’exploitation ? Il va bien falloir le clarifier…