C’est ce qui ressort de cette conférence de presse animé ce 21 octobre par le Président de l’ONG Educaf. Ce traitement réservé à la jeune élite nationale, en l’occurrence les 17 majors nationaux de chacune des séries du baccalauréat de la session de 2015, n’a pas laissé de marbre, ces acteurs du monde de l’Éducation qui souhaitent attirer l’attention des autorités face à ce qu’ils ont qualifié « d’attentat contre la jeune élite gabonaise ».
C’est la gorge nouée et visiblement très remonté contre cette preuve d’injustice à l’endroit de la jeunesse gabonaise que Geoffroy Foumboula Libeka s’est exprimé face à la presse nationale en interrogeant les journalistes d’entrée de jeu : « Dans un contexte qui prône l’excellence et le goût de l’effort, comment comprendre que des jeunes intelligents qui ont fait leurs preuves en obtenant chacun la meilleur moyenne de chaque série respective durant le bac 2015 ne soient pas les premiers à bénéficier des bourses récompensant les meilleurs élèves de notre pays ? » Difficile pour les hommes de presse présents à cette rencontre de répondre par la négative, aux regards des discours et des ambitions affichées par l’ensemble de la classe dirigeante qui vise l’émergence d’ici à l’horizon 2025. Alors qu’est-ce qui coince serait –on tenté de demander.
D’après les enquêtes menées par cette ONG, sur les 17 majors nationaux au baccalauréat 2015, seuls 4 à ce jours ont pu obtenir une bourse d’étude pour continuer leurs études à l’Etranger et les 13 restants ne savent toujours pas où ils apprendront cette année, au moment où plusieurs bourses pour l’étranger ont déjà été attribuées à d’autres. Le Président de EDUCAF, précise que pour apporter des solutions et pour rappeler aux autorités de l’Agence Nationale des Bourses du Gabon l’urgence de cette situation, 3 lettres, envoyées consécutivement en Août, en Septembre et récemment le 20 octobre, sont restées sans suite.
« Dans un pays qui vise l’émergence, il est inconcevable que les seuls qui soient reconnus comme valeurs nationales ne soient que des sportifs et des politiques. L’émergence ne se fera qu’avec des élites intellectuelles capables d’insuffler le véritable développement. » Selon lui, le message qui est véhiculé par cet acte d’omission à ces « cracks », c’est qu’ « être intelligent et avoir de bonnes moyennes ne sont pas valorisants au Gabon ».
Mikel Doussengui