Le groupe californien a gagné 11 milliards de dollars en trois mois, en grande partie grâce aux ventes d’iPhone et à sa percée en Chine.
Apple, une fois de plus, tient ses promesses. Ses résultats trimestriels sont spectaculaires: les profits du géant californien dépassent 11 milliards de dollars, ce qui représente un gain de 31%. Quant à ses ventes totales, elles bondissent encore de 22% pour dépasser 51 milliards de dollars. Les anticipations de Wall Street ont été satisfaites. Et pourtant, à nouveau, des sceptiques se demandent comment la société mythique parviendra l’an prochain à maintenir sa croissance insolente.
La question mérite d’être posée. La dépendance d’Apple à l’égard du succès d’un seul produit, l’iPhone, est une source d’inquiétude. Près des deux tiers des ventes d’Apple proviennent de l’engouement pour ce smartphone, dont la nouvelle version a été introduite fin septembre. La part de l’iPhone dans les profits d’Apple est encore plus élevée.
Pour le moment la nouvelle montre numérique connectée d’Apple n’apporte qu’une contribution marginale à la société dirigée par Tim Cook. Ce dernier n’a pas donné le détail des ventes de l’Apple Watch. La catégorie qui l’inclut dans les résultats présentés mardi soir est qualifiée «d’autres produits». Ses ventes passent de 2,6 milliards de dollars lors du trimestre précédent à 3 milliards au cours des trois derniers mois. Les analystes en déduisent qu’Apple a vendu quelque 4 millions d’unités de ce nouveau gadget.
Dans le même temps, le leader de la haute technologie a vendu plus de 48 millions d’iPhone à un prix moyen de 670 dollars. Alors que la concurrence baisse ses prix, Apple trouve le moyen d’augmenter celui de son produit phare. L’an passé l’iPhone moyen était vendu 603 dollars.
Les trois options d’Apple
La chute des ventes de la tablette iPad se poursuit, en partie du fait de la cannibalisation du produit par le nouvel iPhone 6 plus, dont l’écran est bien plus grand depuis un an. Dans ce contexte, Apple dispose de plusieurs options pour maintenir une forte croissance. La première est de poursuivre sa percée en Chine. Ses ventes y ont doublé en un an. Elles représentent désormais près d’un quart du marché mondial d’Apple, et certains pensent que la Chine deviendra un jour le premier marché d’Apple.
Deuxième option: continuer de séduire les consommateurs avec des produits certes chers, mais toujours plus innovants que ceux de la concurrence et faire ainsi grandir le marché des smartphones qui s’essouffle. On se perd en conjectures en cherchant ce qu’Apple pourrait inventer pour faire de l’iPhone 7 un produit aussi différencié des précédents modèles. La troisième option est naturellement de réinventer un autre marché en lançant un produit auquel personne n’a encore pensé, comme du temps de Steve Jobs.
Assis sur une trésorerie fabuleuse de 206 milliards de dollars, soit 3 milliards de plus qu’il y a trois mois, Apple dispose de moyens sans précédent dans l’histoire industrielle. On sait que le groupe californien, stimulé par l’innovation de Tesla en matière de véhicule électrique et par les efforts de Google dans le domaine de la voiture sans chauffeur, a engagé des centaines d’ingénieurs pour travailler sur un projet d’automobile d’une nouvelle conception. Mais ces recherches ne pourront déboucher sur un nouveau produit avant des années.
À court terme Apple table sur des ventes records de l’ordre de 75,5 à 77,5 milliards de dollars au cours des trois derniers mois de l’année. Cette période des fêtes est traditionnellement la plus importante pour la marque. Si cet objectif est atteint, Apple enregistrerait ainsi une croissance de seulement 4% par rapport à la fin 2014, ce qui paraît bien modeste.