Les agents du ministère gabonais de la Fonction publique, regroupés au sein du Syndicat national des agents de la Fonction publique et de la réforme administrative (SYNAFOPRA), poursuivent leur mouvement de grève entamée il y a trois semaines pour réclamer le paiement de la Prime d’incitation à la performance (PIP) et dénoncer la non participation des fonctionnaires au concours d’entrée cette année à l’Ecole nationale d’administration (ENA), un établissement sous tutelle du ministère du ministère de la Fonction publique.
Selon, le vice-président du SYNAFOPRA, Serge Quelqu’un Bekalé, ce mouvement est passé à une phase active, suite à deux préavis de grève déposés sur la table des responsables du ministère et qui n’ont pas trouvé un écho favorable.
« La loi gabonaise prévoit des passerelles pour pouvoir partir d’une catégorie à une autre. Un agent peut aller de la catégorie C pour finir en A, grâce aux stages professionnels. Mais, les autorités ministérielles ont décidé que ne devraient postuler audit concours, que des personnes titulaires d’une maitrise et d’un master. Chose que nous avons refusé, d’où la suppression pure et simplement du concours pour les internes », a-t-il fulminé.
Par ailleurs, les agents de la Fonction publique réclament également le paiement de la PIP, une prime qui a été supprimé par le chef de l’Etat dans son discours à la nation le 17 août dernier. Elle avait été instaurée en janvier 2014 par Ali Bongo Ondimba pour contenter plus de 30000 agents publics.
La PIP est une prime tirée des avantages dont jouissaient les seuls fonctionnaires exerçant dans les régies financières de l’Etat. Cette prime dont le dernier le paiement tarde, a été supprimée suite à la revalorisation des salaires des fonctionnaires intervenue en juillet dernier, indique-t-on.
Les agents de la Fonction publique s’insurgent aussi contre la décision de suspendre les mises en stage professionnelle. Ils dénoncent également l’absence de transport pour le personnel.
« Des bus de transports sont stationnés dans l’enceinte du ministère, arguant qu’il manquerait de carburant. Incroyable ! », a lancé M. Bekalé visiblement outré, ajoutant « qu’il est difficile d’atteindre les objectifs de performance dont l’on nous demande ».
Ce mouvement de grève est le deuxième que les agents de la Fonction publique observent après celui de juin dernier.