L’opposition avait convoqué des marches « pacifiques » ce vendredi pour contester les résultats du référendum constitutionnel. Selon les résultats des autorités congolaises, le « oui » l’avait emporté à 92,96%, avec un taux de participation de 72,44%.
« Il n’y aura pas de marche, la journée d’aujourd’hui est consacrée au recueillement », a déclaré Paul-Marie Mpouélé, coordonnateur du Frocad, l’une des deux coalitions d’opposition ayant appelé mercredi « le peuple congolais épris de liberté à descendre dans la rue » ce vendredi 30 octobre.
En fin de matinée, environ 300 personnes participaient à Brazzaville à un hommage aux victimes des violences survenues le 20 octobre pendant la campagne référendaire. Selon l’opposition, ces heurts ont provoqué la mort d’une vingtaine de personnes. Ce rassemblement avait lieu au siège de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS), premier parti de l’opposition au Parlement et l’un des piliers du Front républicain pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique (Frocad).
Marche également annulée à Pointe-Noire
« En dehors de cette cérémonie de recueillement […] il n’y pas d’autre cérémonie ou marche dans le pays », a ajouté Paul-Marie Mpouélé. Même situation à Pointe-Noire, où des responsables de l’opposition ont indiqué sans plus de commentaires que la tenue d’une marche de contestation dans cette ville avait été jugée inopportune.
Mercredi, le Frocad et l’Initiative pour la démocratie au Congo (IDC) avaient pourtant appelé dans un communiqué commun à « une marche patriotique et pacifique » dans tout le pays vendredi pour contester les résultats du référendum, « dénoncer […] la tricherie érigée en système de gouvernement et barrer la route à l’escroquerie et à la dictature ».
Washington « déçu »
Selon les autorités, le projet de constitution permettant notamment à Denis Sassou Nguesso de briguer un nouveau mandat en 2016 avait été adopté à 92,26% à l’issue du référendum du dimanche 25 octobre. Un scrutin officiellement marqué par un taux de participation de 72,44%. Sans surprise, l’opposition avait rejeté ces résultats, également dénoncé par Washington.
« Les États-Unis sont déçus par le processus gravement entaché ayant abouti au récent référendum sur une nouvelle constitution en République du Congo », avait fait savoir Washington, dans un communiqué mercredi 28 octobre. La France avait également mis en doute le taux de participation. « Les conditions dans lesquelles ce référendum a été préparé et organisé ne permettent pas d’en apprécier le résultat, notamment en terme de participation », a ainsi jugé l’Élysée.
Par Jeune Afrique avec AFP