La société civile gabonaise entame désormais un nouveau combat, celui de la lutte contre les violences policières. Ce fait souvent décrié au sein de la population gabonaise pousse le Front des indignés et l’ONG Solidarité pour le Développement, à organiser la première marche contre les brutalités des flics au Gabon.
« Pour exprimer notre ras-le-bol, notre déception, suite à la violence faite sur un jeune commerçant et la vidéo de femmes nues diffusée par la police sur internet… » expliquait Aminata Ondo, membre du mouvement des indignés, pour justifier leur décision d’organiser une marche le vendredi 6 de ce mois. Ces derniers jours à Libreville, les violences policières sont sorties de leur camouflage et s’exposent désormais à la face du monde. La crise de confiance entre les autorités et la population se fait plus profonde.
Entre geste de désespoir et tentative d’assassinat
ssinat. Les commerçants présents lors du passage des policiers sur le marché, affirment que le jeune Ntoutoume Obame, aurait décidé de suivre les agents au commissariat pour récupérer sa marchandise confisquée, car ce dernier aurait refusé de donner aux flics, la somme d’argent qu’ils lui auraient exigé de payer. Au poste, face à l’insistance du commerçant, ils auraient mis le feu sur la marchandise. Une rixe entre lui et les forces de l’ordre auraient conduit ces agents à le pousser dans les flammes. Or, les policiers disent que le jeune vendeur se serait jeté lui-même au cœur du feu. Ntoutoume Obame est actuellement en soins intensifs à l’hôpital militaire de Libreville. Les indignés ont lancé un appel aux autorités afin qu’il soit évacué hors du pays, vers une structure spécialisée. Sur le marché, ses collègues disent qu’il est aussi étudiant en sociologie à L’université Omar Bongo. Son commerce lui permettait de subvenir à ses besoins.
D’une violence policière à une autre
Ces derniers temps à Libreville, les violences policières se sont enchaînées à travers des actes fortement dénoncés par la société civile et certains acteurs politiques. Les vendeuses de la Gare-routière s’étaient déjà insurgées dans la presse contre la destruction de leurs produits. Des policiers du commissariat central auraient mis le feu sur toute leur marchandise. Il y a quelques jours, lors d’une opération similaire, des femmes se sont dévêtues, montrant leurs sous-vêtements en public pour exprimer leur désarroi. Embarquées par les flics, une vidéo les montrait cette fois entièrement nues, descendant d’un camion de police dans un commissariat. La vidéo aurait été prise et postée sur internet par un officier de police, disent les commerçants.
Georges-Maixent Ntoutoume