L’ancien président de la Commission de l’Union africaine Jean Ping a officialisé sa candidature à l’investiture du Front uni de l’opposition pour l’alternance, dans la perspective de la prochaine présidentielle qui devrait avoir lieu en août.
C’était plus qu’un secret de polichinelle, tant le candidat Ping battait campagne depuis des mois. « Je suis heureux d’avoir déposé ma candidature » (à l’investiture par le front uni de l’opposition), a déclaré lundi 4 janvier Jean Ping, rapporte sur internet son équipe de campagne, mise en ordre de bataille depuis plusieurs mois pour défier le président sortant Ali Bongo Ondimba, dont la candidature fait elle aussi peu de doute, à la présidentielle qui devrait se tenir en août 2016.
Reste que du côté du Front uni de l’opposition pour l’alternance, l’annonce n’a pas fait que des heureux. Plusieurs leaders de cette vaste coalition, qui a promis de présenter un candidat unique à la présidentielle, se sont agacés que Jean Ping ne respecte pas le calendrier prévu.
Une simple « passe difficile » ?
« La candidature de Jean Ping devait s’exprimer, c’est le propre d’une coalition démocratique. Mais il aurait été souhaitable qu’elle se fasse dans un cadre défini par le Front », estime Jean de Dieu Moukagni Iwangou, président de l’Union du peuple gabonais (UGP) et ancien leader du Front uni de l’opposition. « Cela ravive les tensions : certains pensent que le Front périclite. Pour ma part, il s’agit seulement d’une passe difficile », veut croire le leader de l’UPG.
Si la principale coalition d’opposition espère donc toujours parvenir à une candidature unique pour la présidentielle, elle semble chaque jour plus divisée. Des tensions qui pourraient profiter à Jean Ping, dont l’annonce risque de tuer dans l’œuf d’autres candidatures, craint un membre du Front. À quelques mois de la présidentielle, l’union de l’opposition est donc loin d’être vraiment assurée.
Claire Rainfroy