Le ministre gabonais de la Communication, Alain Claude Billie By Nze, a démenti mercredi la cessation des activités de l’Agence gabonaise de presse (AGP) et a reconnu une situation préoccupante et promis de « trouver au plus vite des solutions pérennes à une situation qui n’a que trop duré », a constaté un journaliste de l’AGP.
« Je tiens d’abord à rappeler que la cessation d’activité répond à une décision juridique initiée par le gouvernement. Celui-ci n’a entrepris à ce jour aucune action allant dans ce sens », a déclaré le ministre gabonais de la Communication, par ailleurs porte-parole du gouvernement, lors d’une conférence de presse au siège de la radio et de la télévision gabonaise.
Mardi l’information sur la cessation des activités de l’AGP, avait été relayée par de nombreux médias nationaux et internationaux semant la confusion chez les dirigeants et au sein de la rédaction.
Les agents de l’AGP, réunis en assemblée générale ce mercredi, ont décidé, malgré les trois mois d’arriérées de salaire, de poursuivre les activités, après les assurances de la direction et de leurs délégués d’un règlement imminent de leur dû.
« La situation de l’AGP au même titre que celle d’Africa N°1 préoccupe au plus haut point le gouvernement qui a d’ailleurs lors du dernier conseil des ministres, initié un certain nombre de mesure notamment la mise en place d’une commission interministérielle » a argumenté M. Bilie By-Nze avant d’ajouter qu’il s’est entretenu à cet effet avec son collègue du Budget lundi « aux fins de trouver au plus vite des solutions pérennes à une situation qui n’a que trop duré ».
Depuis 2014, l’AGP éditeur du journal Gabon Matin, le deuxième quotidien du pays après l’Union (privé), fait face à des problèmes de trésorerie nés des ajustements budgétaires qui ont suivi la chute des cours du pétrole.
De septembre 2014 à juillet 2015 l’imprimerie Multipress avait cessé d’imprimer Gabon Matin qui est de nouveau absent des kiosques depuis octobre 2015, en raison d’une dette évalué aujourd’hui à près de 128 millions de francs CFA.
L’absence de près de 13 mois des kiosques n’ont pas permis à l’AGP d’engranger des ressources propres, issus des ventes du journal et de la publicité, pour régler ses charges.
La mise en application en 2015 de la budgétisation par objectif de programme (BOP), dont les mécanismes de contrôle de décaissement et de la dépense de l’argent sont hyper contraignants et encore lent ne permettent pas à l’AGP d’entrer rapidement en possession de sa subvention.
De 2009 à 2016 la subvention allouée par l’Etat à l’AGP a connu une chute vertigineuse, passant d’un milliard 100 millions à 200 millions de francs CFA environ.
A la demande du président Ali Bongo Ondimba, un plan de sortie de crise concernant l’AGP et la radio panafricaine Africa N°1 est actuel ment en cours d’élaboration. Le ministre devra le présenter lors du prochain conseil des ministres.
Le nouveau ministre entend redonner à l’AGP son statut de principale source de l’information au Gabon.
Créée en 1966, l’AGP, agence à capitaux exclusivement publics a vu fin juin 2015 son texte fondateur amendé en vu d’améliorer sa gouvernance et son offre en matière d’information et de communication.