Comme l’on pouvait s’y attendre, la désignation à huit clos du diplomate déchu de l’union africaine, Jean Ping par quelques partis du Front Uni de l’Opposition pour l’Alternance, le week-end écoulé n’a pas manqué de diviser l’opposition gabonaise, tant la procédure a été marquée par de nombreuses illégalités.
Comme l’on pouvait s’y attendre, la désignation à huit clos du diplomate déchu de l’union africaine, Jean Ping par quelques partis du Front Uni de l’Opposition pour l’Alternance, le week-end écoulé n’a pas manqué de diviser l’opposition gabonaise, tant la procédure a été marquée par de nombreuses illégalités.
Un passage en force ! C’est ainsi que de nombreux ténors de l’opposition résument le choix de l’ancien patron de la commission de l’Union Africaine (UA), Jean Ping, le week-end écoulé. Si le diplomate a été choisi par une majorité de 16 sur les 27 signataires de la charte du Front Uni de l’Opposition Pour l’Alternance, il reste que cette désignation ne fait pas l’unanimité au sein den l’opposition gabonaise. Et pour cause, la procédure ayant abouti au vote à huit clos est de plus en plus contestée car étant émaillée d’irrégularités et d’inopportunités. Pour preuve, le président de ce groupement politique, le Pr Pierre André Kombila, dans un communiqué paru dans l’hebdomadaire Echos du nord, du lundi 04 janvier dernier a dénoncé un autre « faux » communiqué paru dans le journal L’union, signé du secrétaire exécutif du FOPA, Fulbert Mayombo. Lequel communiqué prouve, selon le Pr Kombila, « une volonté de certains membres d’opérer un passage en force ».
Que disent les textes ?
Selon un nouveau communiqué du président du front, paru dans les colonnes du journal « L’Aube », du lundi 18 janvier, la désignation du candidat unique est une équation difficile à résoudre. Car elle intègre à la fois des personnalités physiques et les partis politiques. Du coup, les partis politiques doivent jouer un rôle déterminant dans la désignation du candidat devant porter les couleurs de ce bord à la prochaine présidentielle. Et pour ce faire, chaque parti doit préalablement appliquer ses propres statuts en organisant un congrès avant la présidentielle, histoire de désigner en bonne et due forme le candidat, et ce, après des primaires.
Une désignation qui dynamite l’opposition
Même si les pro-Ping jubilent à travers cette désignation, voyant déjà leur « champion » au palais du bord de mer, pour les antis Ping, ce choix n’a rien d’autre qu’une volonté de passage en force orchestrée par le diplomate déchu et toute la clique qui lui est favorable. On en veut pour preuve les propos tenus à cet effet par Jacques Adiaheno, ancien compagnon de Ping au PDG, dans le journal L’union du samedi 16 janvier, qui lui pense que « certains membres de l’opposition et du front ont conservé les reflexes du PDG ».
Un avis que semble partager Raymond Ndong Sima, ancien premier ministre démissionnaire d’Ali Bongo Ondimba, qui cité par le journal L’aube, dit ne pas être « concerné » par ce choix de Ping, alors même que la procédure ayant conduit à cette désignation est entachée d’irrégularités. S’il peut déjà se targuer d’être Président de la République au terme du scrutin présidentiel, prévu pour se tenir dans un peu moins de sept mois, Jean Ping devra d’abord faire face aux oppositions de plus en plus féroces de ses compagnons du front, en commençant par une partie du directoire de l’union nationale, notamment le duo composé de Myboto et d’Oye Mba, qui se sont désolidarisés de la démarche du diplomate depuis qu’il sillonne le pays en tant que candidat unique de l’opposition, alors qu’il n’en avait pas encore mandat. Sans doute pour « rattraper son retard politique sur le terrain », comme l’a insinué Mike Jocktane, lors d’une conférence de presse. Comme on peut le constater, la crise ouverte par la désignation de Ping comme candidat du front uni de l’opposition pour l’alternance ne fait que commencer. Signe avant-coureur sans doute d’une nouvelle débâcle de l’opposition au terme du scrutin présidentiel.