Le 25 janvier 2011, la révolution égyptienne éclatait dans les rues du Caire. Dix-huit jours qui allaient se solder par la destitution de Hosni Moubarak, au pouvoir depuis 1981. Cinq ans plus tard, quel bilan tirer de ce vaste mouvement populaire ?
Pour Al-Ahram Hebdo, ce qui est remarquable, c’est que, pour la première fois, les Egyptiens sont devenus partie prenante de l’équation politique. Jusqu’alors, en effet, le changement émanait toujours du haut – à travers les appareils de l’Etat ou la famille régnante – et non du bas.
Aujourd’hui, pourtant, la reprise en main par le haut est nettement perceptible. L’autoritarisme s’impose. The Atlantic
Craignant que l’anniversaire de la révolution ne ravive le feu de la contestation, l’actuel pouvoir, incarné par Abdel Fattah Al-Sissi, s’est efforcé de le mettre sous le boisseau.
Il faut dire que, depuis son élection à la présidence, en juin 2014 (avec 96,9 % des voix), le nouveau raïs s’est employé à réprimer toute forme de dissidence. The Economist
Les fauteurs de trouble potentiels, arrêtés sans ménagement, sont venus grossir la longue liste des prisonniers politiques qui croupissent dans les geôles du pays. La plupart sont accusés de collusion avec des mouvements interdits, à l’instar des Frères musulmans, déclarés organisation terroriste en décembre 2013.
Comme l’explique Daily News Egypt, « le régime cherche à accroître son emprise sur la société, plus encore que les Frères. Il veut convaincre le peuple qu’il agit pour son bien ».
Reste que la justice sociale demeure un « rêve inachevé ». Al-Ahram Hebdo
Le moteur économique, quant à lui, peine à redémarrer du fait des déficits et du chômage (35 % chez les moins de 25 ans). Une situation préoccupante à l’heure où l’Egypte doit affronter une menace de taille, celle du terrorisme djihadiste qui gangrène la péninsule du Sinaï. Deutsche Welle