spot_imgspot_img

En marge de la conférence de l’Unitar, iIs ont dit…

L’avis de quelques protagonistes de la Conférence internationale de Haut niveau organisée, les 25 et 26 janvier dernier à Libreville, par l’Institut des Nations Unies pour la Formation et la Recherche (Unitar) sur le rôle des médias dans la consolidation de la paix.

Alain-Claude Bilie-By-Nze, ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement

Prendre part à l’organisation, dans notre capitale, d’une conférence de haut niveau avec les Nations-unies, est toujours un honneur. Que cette conférence intervienne en pleine refonte du secteur de l’audiovisuel gabonais est une aubaine pour faire la lumière sur une réforme fondamentale pour le Gabon. Après plusieurs années de difficultés économiques et financières pour les médias gabonais, un vaste programme de restructuration et de modernisation a été entamé. Il s’agit d’abord de renforcer les droits des journalistes, mais aussi leurs devoirs, notamment le respect des règles de la profession.

La conférence de l’Unitar est l’occasion de rappeler qu’il est impératif et urgent de faire de nos professionnels de l’information et de la communication des acteurs de référence dans notre pays et par-delà nos frontières. C’est une question de crédibilité aux yeux des Gabonais, mais aussi de nos voisins africains, et de l’ensemble de la communauté internationale. En 2016, il ne sera plus concevable pour nos médias nationaux d’ignorer l’intégration des réseaux sociaux et du web parmi leurs canaux d’information.

Nous connaissons le rôle crucial que les médias jouent auprès des populations, en ville et dans les campagnes. Leur défi sera, en outre, de fournir des informations sur internet selon les mêmes critères qu’un service public audiovisuel afin de répondre à la digitalisation de nos moyens de communication. Nous les y accompagnerons. Enfin, l’objet de notre réforme est de trouver des mécanismes de financement indépendants, afin de garantir une couverture libre des principaux événements nationaux, dont l’élection présidentielle sera le point culminant cette nouvelle année. C’est un enjeu capital pour garantir la démocratie dans notre pays, dont l’information libre et indépendante constitue un socle indéboulonnable.

Mireille Dirat, directrice de l’information à Télé Africa (Chaîne privée)

Je pense que nous avons un rôle important dans ce thème qui nous interpelle. Autant moi, je l’avais dit, on nous parle de paix, de guerre, on voit les chars, on voit les bazookas, mais nous aussi nous avons des armes : l’encre et le micro. Et quand on a ces armes-là, comment les utiliser? Je retiens dans ce séminaire que pour bien les utiliser, il faut faire appel à sa conscience et avoir de la hauteur ou bien de la distance par rapport à notre interlocuteur. Ceci nous ramène à retomber dans les us ou sur les bases de notre métier. C’est quoi notre rôle ? C’est d’informer, d’éduquer et de divertir, pourvu qu’on le fasse dans les règles de l’art. On a appris ici, et c’est pourquoi je parlais tout à l’heure de la conscience et avoir de la distance par rapport à l’information, que nous avons ou bien par rapport à notre interlocuteur. On a évoqué les réseaux sociaux, et c’est un interlocuteur en charge de la communication de la mairie de Paris en France qui nous en a parlé.

A ce propos, on a du regret parce qu’il y a des pseudo-journalistes qui s’amusent avec des réseaux sociaux. Mais ceux qui sont formés, qui ont à cœur ce métier ont de la peine quand on assiste à de telles ignominies, à de telles déviances. Les réseaux sociaux, on peut s’en servir pour la bonne cause. On nous a montré, par exemple, à quoi peut servir un réseau social. Le cas de la mairie de Paris, leurs réseaux sociaux permettent de diffuser, d’analyser et d’écouter, voire de prévenir. Ils ont créé tout un réseau, et avec ceci, ils prennent en comptent tout ce qu’il y a comme informations. L’écoute est importante en journalisme. Quand on ne sait pas écouter, je crois qu’on s’est trompé de métier. C’est écoutant qu’on peut déceler des poches, soit de tensions, de crises ou les analyser. On nous dit aussi de chercher à comprendre l’autre. Un journaliste doit être à la recherche permanente de la compréhension de l’autre. Comprendre l’autre, c’est aussi dans l’acte posé. Lorsqu’on va couvrir une guerre, ce n’est pas seulement de montrer ce que tout le monde sait déjà mais c’est d’expliquer à nos différents auditeurs, téléspectateurs et j’en passe. Il faut comprendre la crise que nous vivons.

Malheureusement, dans la corporation, on se demande parfois si on a affaire à un journaliste, à un homme politique ou à une société civile, auquel cas, si on veut faire de la politique, on démissionne et on n’est plus journaliste. Tout comme si on veut faire partie de la société civile, on démissionne, parce qu’on nous recommande l’impartialité. Dans ce séminaire, j’ai beaucoup appris. D’ailleurs, il y a un de nos professeurs qui nous disait toujours que quand vous vous couchez, demandez-vous qu’est-ce que vous avez appris aujourd’hui. Je crois qu’au bout de ces deux jours, juste des petits mots que j’ai eus à citer m’amènent à cogiter et vont m’amener à me parfaire. On apprend tous les jours surtout dans notre corporation. Tous les jours, on doit se donner le défi de dire qu’est-ce que j’ai appris aujourd’hui pour le bien de notre public cible, parce que nous sommes des acteurs importants dans le fonctionnement d’une nation. J’aime mieux le dire, et ce n’est pas pour rien qu’on parle de quatrième pouvoir : on peut autant noyer que ressusciter. Donc, nous avons un rôle important dans la préservation de la paix où que nous soyons et quel que soit le médium que nous utilisons.

Alex Lewoubi Ledendji, journaliste de Gabon télévision

Il est toujours utile d’échanger avec des personnes venues de l’extérieur, qui ont un regard assez élaboré sur un certain nombre de problématiques liées à la paix. Je pense que l’expérience vécue est parfois plus édifiante. Nous sommes un pays de paix. Nous n’avons jamais connu la guerre, mais les propos que nous véhiculons tous les jours peuvent être, à un certain moment, sujets à caution et entrainer les débordements. C’est pourquoi, il est bon d’évoquer en temps de paix, en termes de prévisions et en termes de prévoyance également, ces questions qui peuvent toujours nous arriver et dire que ce qui est sûr, c’est que ça nous rapporte de s’y interroger de la sorte. Ici on peut dire qu’on agit dans l’anticipation.

En échangeant avec ceux qui ont vécu les guerres et ceux qui les ont couvertes, on peut toujours apprendre comment on ferait en cas de nécessité. Maintenant, en ce qui nous concerne aujourd’hui, nous allons vers des élections. Les élections ont toujours été sources de conflits en Afrique. Leur organisation est souvent sujette à débats intenses, à la fois, avant et après les élections. Donc, ce sujet évoqué, notamment la paix, est intéressant concernant la nécessité de la consolider. Comment faire une élection par exemple dans la paix? Comment faire en sorte que les journalistes s’approprient les instruments de gouvernance politique, de gouvernance économique ou de gouvernance tout court pour que l’information donnée crée un élan de convergence, donc de consensus pour tous ? Comment le faire ?

Ce n’est qu’en apprenant et en intégrant un certain nombre d’éléments attachés à la formation, aux enseignements précis. On n’invente pas la roue, et lorsque mis ensemble, on comprend la nécessité de donner la bonne information, la nécessité de s’attacher à l’existant, de véhiculer les valeurs de paix, je pense que ça peut toujours être profitable à la nation. Il n’est pas superflu d’en parler. Il est toujours utile de pouvoir évoquer des questions, parfois, qui fâchent, mais c’est en évoquant ces questions qui fâchent que l’on prépare des réponses lorsque les dangers les plus extrêmes surviennent. Donc, se poser la question de savoir en quoi cette conférence est utile, honnêtement, on a tendance à répondre qu’elle est utile tout simplement parce que les problématiques qu’on évoque aujourd’hui peuvent subvenir. Et anticiper sur elles, c’est comprendre les mutations probables, les aléas probables sur le chemin de la compréhension d’un processus électoral et essayer d’apporter ensemble, chacun sa contribution, dans la mise en œuvre des valeurs professionnelles. Il s’agit aussi de faire en sorte que de manière prévisionnelle, on aborde une élection, sans qu’il n’y ait trop de couacs et d’incompréhensions entre les Gabonais puisque c’est une échéance normale de la vie d’un pays.

Exprimez-vous!

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_imgspot_img

Articles apparentés

spot_imgspot_img

Suivez-nous!

1,877FansJ'aime
133SuiveursSuivre
558AbonnésS'abonner

RÉCENTS ARTICLES