Laurent Gbagbo, l’ancien président ivoirien a plaidé non coupable des accusations de crimes contre l’humanité devant la CPI, le 28 janvier 2016.
Deuxième jour du procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé à La Haye aux Pays-Bas, ce vendredi 29 janvier 2015. L’ex-président ivoirien et son ministre de la Jeunesse Charles Blé Goudé doivent répondre de crimes contre l’humanité suite aux violences post éléctorales de 2010. Ils ont plaidé non coupable jeudi 28 janvier des faits reprochés. La Cour examinait ce vendredi matin, les détails de l’accusation. Les parties civiles se sont également exprimées.
Avec notre envoyée spéciale à La Haye, Florence Morice
Briser le silence enfin : voilà ce qu’attendent les victimes, selon Paolina Massida, représentante des victimes dans l’affaire Laurent Gbagbo. 726 victimes au total cherchent encore des réponses.
Paolina Massidda a rappelé à quel point ces victimes étaient encore marquées physiquement ou psychologiquement, cinq ans après les faits : des hommes, des femmes et des enfants qui ont parfois vu leurs proches, « froidement abattus sous leurs yeux ». D’après elle, tous insistent sur la cruauté des crimes commis et jugés à La Haye et aussi leur caractère systématique et généralisé parce que leurs auteurs ciblaient des quartiers entiers ou des communautés sans distinction. Certains ont même été obligés de se cacher simplement, à cause de leurs noms de famille, a-t-elle expliqué en s’attardant sur des attaques qui ont visé des lieux de culte en particulier des mosquées.
Paolina Massidda est ensuite revenue sur l’histoire politique récente de la Côte d’Ivoire. Selon elle, en toile de fond de la crise qui explose fin 2010, il y a le concept d’ivoirité largement instrumentalisé dans les années 1990 par la classe politique semant la méfiance dans la population.