Le président du Rassemblement pour le Gabon (RGP) a souhaité, le 30 janvier à Libreville, un éveil collectif pour changement le système actuel par la voie des urnes.
Si les leaders politiques de la majorité ont tendance à tresser des couronnes de lauriers aux pouvoirs publics, le président du Rassemblement pour le Gabon (RPG) a quelque peu dérogé à cette pratique, le 30 janvier dernier à Libreville. A l’occasion de la cérémonie de présentation de vœux au sein de son parti, Paul Mba Abessole s’est voulu critique. L’on se serait cru une vingtaine d’années en arrière, quand l’homme faisait office de leader de l’opposition. «L’année 2016 doit être pour nous, celle de notre libération humaine, intellectuelle et celle du choix d’un vrai système démocratique pour notre pays», a-t-il lancé, suscitant l’étonnement de certains militants ébahis, qui s’interrogeaient sur l’orientation de ce discours et les motivations de leur président. «L’année 2016 doit surtout être celle au cours de laquelle nous devons changer notre système politique complètement anachronique. Nous le trouvons sénile, incapable d’innover en quoi que ce soit. Il ne peut pas présentement gérer nos intelligences : au lieu de nous élever, il nous abrutit dans les bistrots et les motels. C’est dire que la démocratie, chez nous, est un mot sans contenu», a-t-il poursuivi.
Admettant que le système actuel reconnait le pluralisme, Paul Mba Abessole a toutefois affirmé qu’il pousse les partis politiques à la mort juste après leur reconnaissance. «A cause de cela, il doit être changé. Notre Etat ressemble à une mère qui met des enfants au monde et qui les abandonne à eux-mêmes. Une telle mère doit être considérée comme indigne», a-t-il lâché. Fort de constat, il a énoncé quatre étapes pour rectifier le tir. La première est la défense des droits, de manière pacifique. «Personne ne peut le faire à notre place. Si à cette étape nous sommes vaincus par les forces obscurantistes, nous sommes perdus», a-t-il asséné, avant d’indiquer que la deuxième étape consiste en l’explication du tournant historique que représente l’année en cours. «Elle est décisive pour notre développement dans la paix», a-t-il affirmé, avant de poursuivre : «Chaque citoyen, quel que soit les lieux, le niveau de ses responsabilités, a le devoir de parler de l’importance que peut prendre ce laps de temps dans notre histoire», allusion claire au prochain scrutin présidentiel.
Pour le président du RPG, la troisième étape du processus est celle du vote. «Ce sera la choix final. Chacun sera là avec son bulletin de vote (…) nous abattrons l’éléphant qu’est le système qui pèse sur notre pays», a-t-il indiqué, avant d’aborder la quatrième et dernière étape, qui sera celle du redressement. «Il ne s’agira pas, comme d’autres l’ont fait, de chercher tout seul les coupables de ceci ou de cela, mais de donner aux pays des lois justes et stimulantes, de mettre chacun à sa place pour le travail. On verra le reste après», a-t-il conclu. A coup sûr, cette sortie ne manquera pas de faire grincer les dents au sein de la majorité.
