Après avoir procédé à des mouvements au sein de son cabinet il y a près de trois mois, marqués notamment par l’arrivée de Léon Nzouba et de Florent Mba Sima aux postes respectifs de directeur de cabinet et de directeur de cabinet adjoint, le «Distingué Camarade» vient de toucher le secrétariat exécutif : un Secrétaire général adjoint, Léandre Nzué, et trois secrétaires nationaux (Alex-Bernard Bongo Ondimba, Sylvain Mandza et Marie-Julie Biloghé-bi-Nzé) ont été «remerciés»…
Si la réaffectation de Marie-Julie Biloghé-bi-Nzé du secrétariat exécutif du Parti démocratique gabonais (PDG) était attendue, pour incompatibilité, depuis son entrée au gouvernement en octobre 2014, celle de Léandre Nzué et d’Alex-Bernard Bongo Ondimba, et encore moins celle du porte-parole du parti, Sylvain Mandza, ne l’étaient point. Même s’il est vrai que la nomination récente, en novembre 2015, de Léandre Nzué au poste de conseiller politique du président de la République, pouvait laisser entrevoir des changements d’envergure au sein du secrétariat exécutif du PDG, on était loin d’imaginer que la nomination d’un secrétaire général adjoint se ferait en dehors d’un congrès.
Il était reproché à Léandre Nzué de ne pas mobiliser suffisamment, d’être trop clivant, et (trop) débonnaire. Ce qui avait conduit à la lourde défaite concédée par la liste PDG qu’il conduisait, lors des dernières élections locales, dans le 2e arrondissement, face à la liste «Libreville pour tous» de Jean Eyéghé Ndong. Il lui était aussi reproché un manque de charisme et un langage peu approprié pour une fonction aussi éminente que celle de secrétaire général adjoint d’un parti comme le PDG. Tout compte fait, son départ ne manquera pas de faire plaisir à plusieurs responsables politiques originaires de l’Estuaire, dont nombreux se demandaient comment il avait pu atterrir à ce poste à l’issue du congrès d’avril 2013. Michel Menga m’Essone, un des chefs de file du courant (dissous) «Héritage et Modernité», a été appelé pour lui succéder et pour porter la parole du parti !
Quant à Alex-Bernard Bongo, secrétaire national pour l’Estuaire, il n’a jamais, en dehors du 3e arrondissement de Libreville, pu s’imposer véritablement dans le microcosme politique de l’Estuaire. Il est remplacé par Charles Imounga Orezans. Pour que le PDG aille chercher un assureur à la retraite pour le remettre en selle, on peut s’imaginer combien «le contexte est particulièrement difficile» pour cette formation politique dans l’Estuaire depuis le congrès de 2013.
Sylvain Mandza, jusque-là secrétaire national pour le Haut-Ogooué et porte-parole du PDG, est donc évincé. Il est remplacé par Léandre Anoue Kiki comme secrétaire national, tandis que le deuxième Porte-parole du parti sera Clémence Mezui, en plus d’être secrétaire national pour le Woleu-Ntem. Beaucoup y voyaient plutôt Rose Allogo-Mengara, plus présente sur le terrain politique à Oyem et ses environs. Clémence Mezui s’avérant parfois peu inspirée…
Sur ces changements intervenus au sein du secrétariat exécutif, beaucoup d’observateurs, voire des responsables politiques du PDG, estiment que le «Distingué Camarade» aurait pu attendre la tenue d’un congrès pour toucher le secrétariat exécutif, bien que les statuts lui en donnent le droit. «Qu’il change son cabinet ou qu’il décide de nommer tous les sénateurs et députés PDG comme membres du Bureau politique, ça passe encore, mais nommer un secrétaire général adjoint en dehors du congrès a choqué !»
