Prononçant son discours de lancement officiel du programme «Graine» dans le Haut-Ogooué, le 8 février 2016, le président de la République a glosé sur ses origines, qualifiant l’acharnement sur son acte de naissance de «stupide et ridicule».
S’il est arrivé à Franceville où il a passé deux jours en compagnie de son épouse, Sylvia Bongo Ondimba, et de ses enfants, Ali Bongo Ondimba a voulu certainement envoyer un message à ses détracteurs. «En terrain conquis», comme l’a indiqué un membre de son parti, c’est sur les terres altogovéennes où le chef de l’Etat qui parlait pourtant de la Gabonaise des réalisations agricoles et des initiatives des nationaux engagés (Graine), a tourné en dérision ses détracteurs, dans un humour caustique, parlant enfin de l’affaire de ses origines ou de sa filiation avec Omar Bongo Ondimba.
Devant une foule nombreuse acquise vraisemblablement à sa cause, Ali Bongo souhaité que «le rêve gabonais puisse être à la portée de tout le monde dans ce pays». Dites bien à tous les sceptiques, à tous ceux qui ont pour profession d’être des professionnels de la critique et du mensonge que leur temps est révolu. C’est fini tout ça !», a-t-il lancé.
Au sujet des attaques portées sur lui, notamment la mise en doute de sa filiation avec feu le président Omar Bongo, Ali Bongo estime que «les Gabonais et les Gabonaises ont bien répondu». «Graine est une réalité. Voilà votre réponse à ces menteurs», a-t-il martelé. Pour lui, lorsqu’on se dit démocrate, on devrait apprécier la réponse qui vient du peuple. Et quand on est un homme honnête, on sait reconnaître ses erreurs et dire «je me suis trompé».
«Mais nous sommes devant des femmes et des hommes orgueilleux, qui ne se trompent jamais et qui, pour dire qu’ils ont raison, sont prêts à saboter votre action et saboter mon action. Et au lieu de venir nous proposer autre chose, on vient nous parler de fausses histoires de papiers, des histoires à dormir debout», a ironisé Ali Bongo Ondimba.
Le chef de l’Etat a ensuite étayé ses propos : «Encore une fois, mes chers compatriotes, dans ce pays, vous me connaissez ? Vous savez qui je suis. Je ne suis pas quelqu’un qui a débarqué d’une autre planète», a-t-il déclaré relevant qu’à la différence d’un certain nombre de gens, on l’a vu grandir dans le pays, depuis qu’il est tout petit. «Je n’ai pas débarqué de je ne sais où. Certains viennent aujourd’hui parler alors qu’on ne sait pas en réalité d’où ils viennent. Moi, on m’a vu ici. Je ne suis pas un fantôme. Et maintenant on veut vous divertir, raconter un certain nombre d’histoire à la population pour dire qu’on ne sait pas d’où vient le président».
«Que voulez-vous répondre face à des histoires aussi stupides et ridicules ?», a-t-il interrogé avant de d’ajouter que les seules réponses qui lui viennent vraiment à l’esprit sont ce que disait «notre père à tous, Omar Bongo Ondimba» : «le chien aboie et la caravane passe». «Et le Gabon triomphe. Car, c’est cela que nous voulons. Ils doivent nous remercier parce que dans notre affaire de Graine, on de demande à personne d’où il vient, de quel village il est, de quel parti politique il est. On prend tout le monde. Voilà notre réponse. La terre attend, venez travailler».
Le président de la République qui s’est vraiment lâché à cette occasion, devant une foule exultant, a expliqué qu’ «on crie, fait du bruit et on se demande si l’enfant-là n’entend pas». Rappelant ainsi les vieilles histoires qui voudraient que feu le président Omar Bongo calmait souvent les ardeurs de ses rivaux politiques à coup de mallettes d’argent. «C’est là que certains ont dit, mais s’il ne fait pas ça, cela veut dire qu’il n’est pas l’enfant de l’autre. Voilà la raison. Moi je ne reçois plus nuitamment au salon marocain. Nous disons de venir en plein jour afin que tout le monde vous voie. Le temps de se cacher est fini», a-t-il clamé fustigeant également le fait que certains de ses détracteurs qui le commissionnaient à son père pour demander des audiences aient changé de langage. «Ceux qui hier me connaissait quand il s’agissait de me dire «mais Ali est-ce que tu peux dire à ton père qu’on peut venir ?» «Quand ils me demandaient les audiences, ils disaient bien mon père. Ah, là il était mon père. Aujourd’hui, comme il n’y a plus d’audiences, on change de langage. C’est fini, c’est autre chose, les Gabonais ne sont pas idiots. Ils s’avent ce qui se passe», a-t-il dit.